Nouveauté [Podcast] Se lancer en franchise avec Aviva
Premier pas en franchise

Témoignages : ces couples qui ont entrepris en franchise ensemble

35 % des franchisés travaillent avec leur conjoint. Un chiffre qui monte à 41 % dans les activités de commerce et descend à 29 % dans les activités de service, selon la 15ème édition de l'enquête de la franchise Banque Populaire. Alors, comment se lancer en franchise avec sa moitié ? Quels sont les avantages et inconvénients ? Pour le savoir, trois couples ont accepté de nous livrer leur témoignage.

Un projet commun

En avril 2021, Sophie Donzeau lance sa franchise Irrijardin, spécialisée dans les produits et équipements de piscine, spa et arrosage, à destination des particuliers, à Dole-Choisey. Si c’est elle qui a ouvert la franchise, il s’agissait dès le départ d’un projet commun avec son mari Emmanuel, qui l’a rejoint progressivement dans l’affaire. « L’idée, c’était de travailler ensemble, d’être tous les deux dans le magasin (…) Il était capital pour nous qu’Emmanuel soit au courant de toutes les étapes. Tous les choix ont été pris à deux », confie-t-elle, alors qu’ils vivaient sous le même toit, mais n’avaient jamais travaillé ensemble. « Cela s’est fait plutôt naturellement. On est déjà un couple qui communique beaucoup. Je pense que c’est indispensable avant de se lancer à deux dans l’entrepreneuriat. »

Le couple s’est réparti les rôles en fonction des affinités de chacun. « Au début, Emmanuel me venait en aide, sur le rangement par exemple, puis au fur et à mesure des mois et de sa formation, il a trouvé sa place dans le magasin. Il s’occupe de la technique, du SAV et des projets piscine, et je m’occupe plus de la partie administrative (banques, assurances). Pour ce qui est de la partie communication et la partie commerciale, nous nous en occupons tous les deux. »

À la suite de la crise sanitaire, Paul et Julie Favot ont, eux aussi, décidé de se lancer dans un projet commun : l’accompagnement des seniors à domicile. En 2022, ils lancent la franchise DOMetVIE à Royan. « Nous avions deux ambitions : la première était d’entreprendre, et la seconde d’entreprendre dans un secteur d’activité qui était pour nous bienveillant et vertueux. On a recherché cela pendant longtemps, et il nous a semblé que ce réseau était le bon », raconte Paul Favot, 36 ans.

Pour ce couple qui n’avait jamais travaillé ensemble, il y a eu beaucoup de discussions en amont du lancement de l’entreprise. « Avant de se lancer, on a énormément discuté sur les capacités de chacun, ce qu’on voulait faire ou ne pas faire, les craintes et les besoins en formation de chacun (…) Nous n’avions pas spécialement d’appréhension, dans le sens où l’on communique bien. La difficulté était plus d’arriver à décrocher, à ne pas parler du travail le soir. Mais on est tombés d’accord là-dessus, il n’y avait donc pas vraiment d’appréhension. » Quant à la répartition des rôles, ils ont beaucoup évolué depuis le lancement de la franchise. « Mon épouse n’avait pas d’expérience commerciale, donc j’ai fait beaucoup de commerce au départ et elle était plus dans l’assistance commerciale et administrative. On s‘est appuyés l’un sur l’autre pour évoluer rapidement. Aujourd’hui, elle fait plus de commerce que moi. »

Pour Kévin et Zoé Jin, à la tête du réseau de franchise Bolkiri, l’histoire a démarré grâce à un héritage familial. « Nous nous sommes rencontrés en 2014, raconte Zoé Jin. Kévin avait un restaurant traditionnel nommé Saigon, qui était un héritage parental. Je venais l’aider pendant mes horaires libres car il commençait à avoir un certain succès (…) J’étais à l’université quand j’ai rejoint Kévin pour de bon. Saigon est par la suite devenu Bolkiri en 2020, et nous avons lancé le concept en franchise en 2024. » La répartition des tâches s’est dessinée en fonction de cette histoire. « C’est Kevin qui est le leader de l’entreprise, qui est l’esprit clé de Bolkiri. Mon rôle est de l’aider et de le soutenir. Notre relation de travail était comme ça depuis toujours. »

Des vies personnelles et professionnelles entremêlées

Parmi les avantages cités par ces couples, l’indépendance et la gestion de son temps reviennent fréquemment, comme chez la plupart des dirigeants d’entreprise. A l’inverse, la barrière entre vie professionnelle et vie personnelle peut devenir plus poreuse. « L’un des principaux avantages, selon moi, c’est que nous avons plus de liberté, confie Emmanuel Donzeau. Surtout en basse saison, où il y a moins d’activité et où nous pouvons alterner notre présence en magasin. »

A l’inverse, « c’est au niveau des salariés que cela peut être compliqué, explique Sophie Donzeau. Nous nous parlons de collègue à collègue devant les clients, mais nous nous parlons en tant que mari et femme devant les salariés. Ils peuvent parfois être un peu déroutés au démarrage. Au magasin, il peut nous arriver de parler de l’organisation des vacances, ou de notre vie de famille (nous avons deux filles à la maison). À l’inverse, depuis le début de cette aventure, on essaie de ne pas ramener le travail à la maison, pour maintenir la vie de famille et avoir une vraie coupure. Au moins en présence de nos proches, pendant les repas, les moments où nous sommes tous les quatre, on essaie de ne pas en parler. »

Maintenir une cohésion familiale est également essentiel pour Kévin et Zoé Jin, qui modulent leur emploi du temps pour être présents à la maison. « L’avantage, c’est que je peux travailler à mon rythme et m’occuper de nos deux enfants, explique Zoé. Et puis, on échange beaucoup sur le restaurant, on reste dans un même univers. Cependant, comme on s’occupe de deux domaines différents, on se voit peu au travail. On se voit le soir ou le week-end. »

Être davantage présent auprès de sa famille a été l’un des éléments déclencheurs pour Paul Favot. « Auparavant, je faisais 70 heures par semaine. Je n’étais pas du tout présent à la maison. Aujourd’hui au moins, je vois ma femme. Nous partageons une évolution, des visions, des projets. C’est l’un des gros avantages de partager tout cela ensemble ». Il voit aussi dans l’entrepreneuriat en couple l’avantage d’être dans une communication fluide et rapide. « Je pense que le gros avantage c’est qu’on est un couple et non pas dans une relation contractuelle pure et dure. Il y a de l’agilité dans la relation, donc ça évolue vite. Si on se rend compte que quelque chose ne fonctionne pas bien, on change tout de suite nos procédés. Le revers de la médaille, c’est que parfois, on peut s’accrocher à la maison sur des sujets liés au travail, plaisante-t-il. Mais ça s’arrange. »

« Il faut avant tout une bonne communication »

Chez tous ces couples, le conseil qui revient toujours est de ne pas sous-estimer les effets d’une bonne communication. « Pour se lancer à deux, il faut, avant tout, une bonne communication et de la bienveillance, se faire monter en compétences l’un l’autre pour aller vers la réussite, et quand il y a un problème, en parler pour trouver une solution. » Le fait de travailler ensemble peut, par ailleurs, aider à mieux se comprendre. « Auparavant, nous avions deux vies professionnelles très différentes, poursuit-il. Nous avions du mal à comprendre les problématiques de l’un et de l’autre, alors qu’aujourd’hui, on vit la même chose. On a une cadence et une quantité de travail qui est plus homogène. Du coup, c’est plus simple à vivre. »

« Il faut avoir de bonnes bases dans le couple privé, la communication est vraiment le cœur du sujet », confirme Sophie Donzeau. « Sinon, ça peut vite partir au clash », plaisante-t-elle. A la question de savoir si elle aurait pu se lancer seule, elle confie qu’elle n’aurait pas eu la même confiance sur ce type de secteur. « Je pense que je n’aurais pas choisi cette enseigne si Emmanuel n’avait pas été avec moi. Même si avec le recul, c’était tout à fait possible, mais, au démarrage, je n’aurais pas choisi une enseigne aussi technique en étant seule femme dirigeante. » On constate, par ailleurs, que 22 % des femmes franchisées travaillent actuellement en couple, selon le baromètre 2024 de la franchise au féminin.

En définitive, il est essentiel de bien définir les rôles de chacun et de communiquer pour surmonter les obstacles et maximiser les chances de succès, tout en restant sur la même longueur d’ondes en ce qui concerne la délimitation entre vie professionnelle et vie personnelle. « Cela ne nous dérange pas de travailler à la maison, indique Paul Favot. Avec Julie, on aime notre et notre boulot, on est contents de le faire, de débriefer le soir de notre journée pendant l’apéritif, avec nos PC. C’est régulier, mais c’est un plaisir. »

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