Qu’est-ce qui vous a amené à créer cette solution en 2018 ?
B.K : La solution Inpulse a été lancée en 2018 suite à de nombreux échanges avec des restaurateurs, dont des franchiseurs. Le constat commun était sans appel : tous les sujets liés à la gestion des stocks étaient en réalité mal adressés aux opérationnels. Trop de tâches étaient encore réalisées sur papier ou à la main. Ce qui prenait un temps considérable sur la gestion de l’activité en elle-même. Cela reposait surtout sur l’intuition du manager, plus que sur des données précises. Cela avait un réel impact sur les marges pour l’exploitant. La solution a donc été pensée pour les aider à optimiser leurs ressources. Principalement pour des gros réseaux de franchises (et leurs succursales) afin que chaque exploitant puisse gérer le profit, les ruptures de stock et réduire au maximum le gaspillage des matières premières. Tout en fournissant des données de performances au franchiseur, propres à chacune de ses unités.
Comment ce logiciel aide t-il les restaurateurs au quotidien ?
B.K : Il faut tenir compte de deux dimensions : la dimension terrain et siège enseigne. Notamment par rapport au partage de data qui profite à tout le réseau. L’outil permet à l’exploitant de passer des commandes, de gérer ses inventaires, comme de formuler des demandes d’avoirs qui sont automatisées par l’intelligence artificielle. L’outil peut être utilisé, soit par le dirigeant du point de vente en question, soit par son manager/responsable magasin. Il analyse également la consommation théorique et réelle. Ce qui veut dire qu’il tient compte des écarts de consommation qu’il peut y avoir entre les deux, à l’échelle de chaque point de vente. C’est ce qu’on appelle la démarque : ce qu’on aurait du consommer et ce que l’on consomme réellement.
Le logiciel va donc afficher ce dont on a exactement besoin dans son restaurant, c’est exact ?
B. K : Oui, Inpulse permet au restaurateur de commander avec exactitude tout ce dont il a besoin, ni plus ni moins auprès de ses fournisseurs référencés. Et de lui éviter (comme à son franchiseur), du surplus de matière première. Cela va limiter des pertes alimentaires très coûteuses à l’entreprise et au réseau. C’est idéal quand on a des préparations du jour à faire le matin. Les franchiseurs créent aussi des manuels opératoires pour leurs partenaires, comme des fiches recettes. Là encore, l’outil permet d’optimiser les quantités nécessaires à ces préparations. La solution est également collaborative puisqu’elle dispose d’un interface commun pour le franchiseur et le franchisé.
Non seulement l’outil fournit des données liées au compte de résultat, ce qui n’est pas négligeable quand on candidate et se renseigne sur son futur réseau pour avoir des informations sur la rentabilité du modèle, mais le fait de partager des données est aussi synonyme de cohésion au sein du réseau. Et de partages d’expérience(s). Les animateurs réseau peuvent aussi se baser sur les données fournies par Inpulse pour observer, comparer et mieux apprécier les évolutions dudit point de vente qu’ils vont visiter plusieurs fois dans l’année.
S’agit-il d’un outil prédictif ?
B.K : Inpulse permet de visualiser ce qu’on doit commander, une fois qu’il a été relié à la caisse et en complément d’un historique des ventes. Il est connecté à différents paramètres que l’on configure au cas par cas, en fonction des attentes de nos clients. Ce peut être la météo, la température, l’ensoleillement, les événements sportifs à venir et leur niveau d’impact (local ou national). Mais aussi les calendriers scolaires, ou encore la Saint-Valentin, etc. Le but étant, à ces périodes clés, de prévoir le chiffre d’affaires global de la journée et les ventes à venir sur chaque unité du réseau. On peut aussi définir à l’avance les typologies produits qui seront les plus plébiscitées par les publics dans ces périodes clés. Il est donc prédictif à partir du moment où il peut comparer des données comptables d’une année à l’autre sur des périodes prédéfinies par le franchisé ou le franchiseur. Mais en aucun cas prédictif comme le sont les logiciels de géomarketing. Il n’est pas non plus prédictif sur le prix des matières premières, qui auront été négociés par la tête de réseau pour le compte de ses partenaires. L’outil va simplement afficher les quantités nécessaires au restaurateur, en comparant des périodes calendaires. Ce qui permet aussi d’accompagner les prises de décisions au sein de l’enseigne et la direction achats. En outre, la plateforme est collaborative : le franchiseur peut la mettre à jour et le franchisé, voir les nouvelles informations apparaître instantanément. Ce qui rend encore plus transparente la relation franchiseur-franchisé.
Qui sont vos clients ?
B. K : La solution s’adresse à tous les réseaux structurés. Notamment les réseaux de boulangeries afin de les accompagner dans l’optimisation de leur productivité. En moyenne, on met 4 fois moins de temps à former ses équipes terrain à la gestion des inventaires, au coût des matières premières et à la gestion des marges via le digital (et en quelques mois seulement) que sans. Ce qui, compte tenu de ce que l’on a constaté sur le terrain chez nos clients, nécessite une année complète environ de formation et de familiarisation à ces tâches. C’est considérable quand on est seul aux commandes. Encore plus quand on est multi franchisé !
La preuve, plusieurs réseaux ont déjà opté pour cette solution : Feuillette, Boulangerie Louise, Columbus Café, mais aussi Côté Sushi ou encore Pizza Cosy. Et quand on duplique cette solution à l’échelle du parc enseigne, les gains sont considérables sur les marges. Ça peut parfois monter à 800 000 euros par an par enseigne, quand on fait des économies malines au quotidien !
Adopter cette solution semble encore plus d’actualité compte tenu du contexte inflationniste et des problématiques du CHR, entre augmentations des plats à la carte, charges d’exploitation, etc…
B. K : L’inflation a bousculé les usages et démontré qu’en restauration, on ne pouvait pas travailler sur des a priori pour gérer ses stocks. Au risque de se retrouver avec d’immenses volumes d’invendus sur les bras. Encore moins dans un secteur aussi rudement concurrencé que celui-ci. Et sur lequel les marges obsèdent. Inpulse va aussi permettre à ceux qui souhaitent l’adopter de diversifier leurs menus et même l’activité de leur point de vente.
Comment Inpulse va t-elle répondre aux enjeux liés aux JO cet été ? Et aider les commerçants à gérer leurs pics d’activité ?
B. K : Travailler chez Inpulse, c’est renforcer la base de données au quotidien avec nos data-scientists. La base a justement été crée avec des données relatives à l’ensemble des épreuves sportives et aux affluences prévisionnelles. Dans le passé, nous avions, par exemple, récupéré des données liées à la Ligue des champions et à l’Euro. C’est ce qui nous permet de prédire des tendances pour les JO et notamment le chiffre d’affaires qu’il sera possible de réaliser sur place, dans tel ou tel magasin.
Pour un restaurateur, cela revient à anticiper le nombre de pizzas à produire, ou la quantité de bière qui sera consommée sur ses périodes prédéfinies. Et à prévoir le mix produit en conséquences, grâce là encore, à un comparaison de données. Inpulse permet d’aller plus loin encore : tester l’appétence des publics pour certains produits, plats ou boissons. Et à partir de là élaborer des offres ou des cartes en adéquation avec les attentes clients. Et donc, aider à concevoir et à lancer de nouvelles gammes pour être en adéquation avec le marché et les spécificités locales du point de vente. Mais aussi anticiper quelle sera la part des produits appréciés ou non, dans le chiffre d’affaires global de l’exploitation en question. Par conséquent, la solution évite les ruptures produits en cas de succès. D’ailleurs, notre technologie permet aussi de savoir si un point de vente est proche d’un axe routier. L’outil pourrait aussi fonctionner sur d’autres industries, même si nous préférons exclusivement travailler aux côtés des acteurs de la Food pour l’instant.
Au delà d’aider les franchisés et les franchiseurs à gérer les pics d’activité, cette solution renforce aussi l’image de marque et son discours RSE, non ?
B. K : Qu’il s’agisse de notre solution, ou d’une autre, la digitalisation est clé en franchise et apporte une vraie plus-value à ses membres. Mais aussi un retour sur l’investissement quasi-immédiat au franchisé. C’est donc un argument phare pour le franchiseur dans son recrutement. Et cela justifie aussi le montant des redevances qu’il impose en matière d’outils et d’accompagnement de ses franchisés. C’est aussi synonyme de modernité pour l’enseigne. Et d’une montée en compétences du franchisé sur le volet des stocks et l’anticipation des coûts. Comme d’une montée en puissance via la multifranchise si les partenaires sont rentables dès leurs premières année d’exploitation grâce à cet outil. Enfin, c’est un argument RSE en matière d’anti-gaspillage et de gestion des emballages. Car si l’on sait comment piloter ses stocks, on sait aussi limiter la surproduction. Et l’outil en apporte les preuves.