En franchise, tous les profils d’entrepreneurs sont les bienvenus. Tant du côté des franchiseurs, aussi atypique leur concept soit-il, que du côté des candidats recrutés. Un exemple qu’incarne bien Sandric Huguet, aux commandes de la franchise normande d’éducation canine Respect Dogs, qu’il a lancée en 2019, alors que rien le prédestinait à ce système d’entrepreneuriat au départ.
“Petit, j’ai grandi dans un élevage, aux côtés d’un père maître-chien dans l’armée de l’air. Je ne suis d’ailleurs éducateur canin que depuis 2003, raconte le dirigeant dont le concept s’adresse aujourd’hui à toutes les catégories de chiens présents dans l’Hexagone. Il m’a fallu passer bien des étapes avant de devenir franchiseur. Il a fallu faire connaître cette profession dans les grandes villes. Jusqu’à ce que je développe ma propre activité canine après ma formation et commence à embaucher mes premiers salariés en 2017. Et que le concept s’ouvre à la franchise deux ans plus tard.”
Depuis, le réseau a gagné en notoriété et est aujourd’hui représenté par 20 partenaires franchisés partout en France. Et a pour fil rouge conducteur, une ambition très altruiste : l’envie, pour son fondateur, d’“apporter aux autres ce qui m’a manqué à mes débuts et une formation bien plus complète que celle que j’ai reçue en matière d’éducation canine afin de professionnaliser cette activité d’intérêt commun. Et donner aux franchisés, un accès à un centre de formation certifié Qualiopi”. Notamment à l’heure où la France compte plus d’acteurs privés que publics pour former en matière d’éducation canine, et seulement deux réseaux franchisés dédiés à cet apprentissage (dont Respect Dogs).
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Ici donc, “le propriétaire ne fait pas appel à nous pour dresser son animal, même si le dressage canin vient des techniques de l’armée à l’origine, mais bien pour ré(apprendre) à cohabiter en toute harmonie avec son compagnon. On vient donc aider les particuliers à mieux comprendre les besoins de leur(s) chien(s). Les propriétaires donc, et pas les agents de sécurité. Les séances de travail ayant pour finalité d’amener le chien à adopter les bons réflexes pour son propre bien-être, mais aussi à gagner en autonomie”, nous décrit son concept Sandric Huguet.
De ce fait, les franchisés interviennent “tant sur l’éducation du chiot, que sur la rééducation d’un chien devenu invivable. Devenu peureux et agressif parce qu’on a pas su poser un cadre par exemple, ou parce que ses besoins, propres à son passé ou spécifiques à sa race, n’ont pas été écoutés ou intégrés, complète le dirigeant. C’est la raison pour laquelle mon concept clé en mains inclut également des rendez-vous hebdomadaires en visio pour parler des cas les plus compliqués, à qui mes franchisés ont eu affaire et partager des ressentis et des bonnes pratiques avec l’ensemble du réseau”.
Dans le détail, l’activité qui comprend un bilan comportemental et un programme personnalisé pour l’animal, est soit exercée au domicile du client et/ou dans un environnement extérieur (parc) ou bien, “sur le propre terrain du franchisé, bien que ce ne soit pas essentiel pour travailler avec Respect Dogs”, précise Sandric Huguet. En revanche, impossible de démarrer l’activité sans avoir suivi des modules de formation spécifiques au préalable (savoir-faire du franchiseur), incluant entres autres, des notions “de psychologie canine, de législation du chien mais aussi de prévention contre les morsures”.
A noter que l’enseigne a également noué des partenariats avec des “assurances de responsabilité civile pour couvrir un éventuel préjudice moral portant atteinte au propriétaire” afin de protéger ses partenaires. Le dirigeant propose aussi à ses franchisés les plus aguerris de franchir une étape supplémentaire pour étendre leur champ d’activités au sein du réseau : éduquer des chiens au comportement plus intimidant cette fois-ci, par le biais d’une formation complémentaire à celle dispensée au départ. Le but ? “Travailler avec les chiens dits dangereux, de première ou de seconde catégorie, par exemple. Mais après deux ans d’activité seulement, afin d’obtenir l’agrément de la préfecture à ce sujet. Aussi parce que la loi de 2009 qui encadrait les différentes catégories de chiens, a durci celle de 1999 en la matière”, précise la tête de réseau.
Le fondateur de l’enseigne et ses chiens
Activités complémentaires et vente additionnelle
En outre, le concept inclut aussi un système de leads (devis clients) fournis par l’enseigne et de la vente additionnelle pour améliorer les recettes des franchisés (jouets, colliers GPS, accessoires), alors que l’enseigne organise aussi, pour accroître sa visibilité, “des portes ouvertes chez d’autres acteurs du monde canin. Au sein d’animaleries pour effectuer des démonstrations, par exemple.”
De plus, renchérit la direction, “le concept est amené à évoluer. Car nous n’excluons pas l’idée de mettre en place des partenariats vertueux à l’avenir. Y compris avec d’autres franchises autour de l’univers du chien, aussi pour faire des échanges de visibilité. Ni d’élargir le spectre d’activités de Respect Dogs aux loisirs canins, au pistage, à l’agility, ou encore à la médiation animale, comme ce qui se fait en maison de retraite, par exemple, se projette Sandric Huguet. J’anime aussi, en parallèle de mon réseau de franchise, l’association ‘Respect Dogs Seconde Chance’, pour offrir un nouvel avenir aux chiens abandonnés. Animaux qui, parfois, ont aussi subi les conséquences d’une mauvaise approche de l’éducation canine”.
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Déjà présente dans l’Hérault, le Rhône, en Charente ainsi qu’en Loire-Atlantique et dans les Côtes- d’Armor, l’enseigne qui requiert pour l’heure une enveloppe globale de 10 000 euros pour se lancer et pour 5 ans durant, devrait donc encore gagner bien du terrain dans l’Hexagone. D’autant qu’en 2020 encore, on comptait pas moins de 7,5 millions de propriétaires de chiens selon la Facco, le référent des industriels de la nutrition animale pour les animaux de compagnie. Et que la direction envisage de s’implanter sur de nouveaux territoires d’ici les prochains mois, sur des bassins d’au moins 250 000 habitants. “Vous nous retrouverez bientôt à Toulouse, à Saint-Etienne et à Cherbourg. Et ce, d’ici le début d’année prochaine. En plus d’avoir un éventuel candidat pour Reims. L’Île-de-France, en revanche, n’est pas dans nos priorités”. Auriez-vous la fibre animale à tout hasard ?