Si vous souvenez d’Homer Simpson en train de croquer à pleines dents son donut sur votre écran télévisé, dans la série éponyme, vous serez probablement enclin à consommer ce type de pâtisseries en France. À moins d’y avoir déjà succombé… Non seulement parce que cette sucrerie américaine est entrée dans la culture française à travers ce dessin animé, mais aussi parce que le marché du donut gagne du terrain en France, à travers une multitude de réseaux organisés. Parmi eux, Dreams Donuts, Royal Donuts, Moonbo, ou plus récemment encore Krispy Kreme Doughnuts. Un réseau qui mise en effet sur une forte communication depuis l’ouverture de son flagship aux Halles (Paris) au mois de décembre dernier.
Néanmoins, ces enseignes devront bientôt faire avec un concurrent de taille : Randy’s Donuts. Comme nous le confirme David Borgel, en charge de développer la marque sur le marché français via le cabinet Franchise World Link : “L’enseigne californienne prépare bien son retour en France. Elle cherche un ou des premiers partenaires master franchisés. Je présenterai d’ailleurs son concept, ainsi que d’autres concepts de master franchise sur notre stand lors du salon Franchise Expo Paris d’ici quelques jours”.
Une marque très médiatisée
À l’origine, la marque est créée à Inglewood, en Californie, aux États-Unis en 1952. “Son emplacement le plus emblématique se situe au 805 West Manchester Boulevard, près de l’aéroport international de Los Angeles. Il a ouvert en 1953, explique le développeur. Sa caractéristique la plus distinctive est le grand donut en acier de 32 pieds de diamètre qui surplombe le bâtiment. Ce donut géant est devenu une icône de la région de Los Angeles et est souvent utilisé comme décor dans les films, les émissions de télévision et les publicités. »
Aussi, poursuit ce dernier, “son ambassadeur de marque n’est autre qu’Homer Simpson, le célèbre père de famille de la série télévisée que l’on doit à Matt Groening, qui est diffusée pour la première fois en décembre 1989 aux Etats-Unis! Parce que l’enseigne a racheté les droits du dessin animé pour exploiter son image depuis.”
Petit à petit, ses produits et ses glaçages donnent l’eau à la bouche, si bien qu’ils acquièrent une forte notoriété dans tout Hollywood et partout aux Etats-Unis. “Randy’s Donuts déploie ensuite des franchises en 2019 dans le monde. Avant cela, l’entreprise n’avait qu’une seule et unique adresse, celle d’Inglewood, depuis sa création. En 2023, on comptait plus de 50 franchises Randy’s Donuts dans le monde”, poursuit David Borgel.
Un retour confirmé en France
Depuis, l’enseigne s’est intéressée aux marchés européens. En effet, il ne s’agit pas d’une arrivée de l’enseigne en France, mais bien d’un retour en force. “Le franchiseur tente à nouveau le défi d’exporter son concept en 2024. Et ce, malgré l’échec de sa précédente implantation à Paris en octobre 2022 qui s’est terminée par une liquidation suite à un désaccord entre les associés franchisés”, poursuit David Borgel.
“Cela a suscité la surprise des habitués et la stupeur du franchiseur qui, à des kilomètres de là, n’avait pas été informé de la situation. La maison mère de Randy’s Donuts m’a alors contacté. La direction souhaite à nouveau saisir l’opportunité d’un développement en France. Elle cherche un master franchisé (ou un duo) pour relancer la marque. Mais pas forcément dans la capitale.”
Un effet locomotive sur le recrutement
“On assiste à un phénomène assez classique et même mécanique sur le marché en général, avec l’effet locomotive engendré par les grandes enseignes sur les plus petites. Mais aussi à une montée de la concurrence directe entre acteurs d’un même secteur. Ce qui est propre à la restauration, mais pas que. La preuve, l’arrivée et la médiatisation de Krispy Kreme à Paris, amplifiée par l’engouement de cette pâtisserie auprès des consommateurs, a relancé les demandes de candidatures auprès de Randy’s Donuts. Et ainsi relancé les discussions autour de son retour en France. Forcément, l’arrivée d’un concurrent ouvre la voie à d’autres. On est toujours plus rassurés quand on surfe dans le creux de la vague qu’en étant pionnier.” Et David Borgel de poursuivre : “L’exemple est le même avec des marques comme Ikea ou Mc Donald’s. Leur arrivée contribue toujours à la création d’un pôle de restauration qui gravite autour d’elles.”
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Un appétit maîtrisé
Randy’s Donuts espère ainsi profiter du salon Franchise Expo Paris (16-18 mars 2024) pour se démarquer de la concurrence. Et trouver de potentiels partenaires pour s’ouvrir à la master franchise. “La mission la plus difficile sera de convaincre les Américains des bons profils de candidats, la maison mère étant très déçue et frileuse après le premier échec parisien. Elle me charge aujourd’hui d’assurer le lien entre le terrain et la maison mère. Pour que je sois l’intermédiaire entre les master franchisés et le siège, à la fois en qualité de développeur mais aussi d’animateur”, étaye David Borgel.
“Concernant les profils, il peut s’agir d’un entrepreneur ou d’un duo d’entrepreneurs, avec une vraie dimension opérationnelle. Tant pour implanter un concept novateur dans un univers concurrencé que pour ouvrir et animer des points de vente. D’abord des succursales pilotes du concept pour éprouver le modèle. Puis, des unités franchisées. Il s’agira de recruter les propres franchisés. Et d’aller régulièrement leur rendre visite.”
Dès lors, Randy’s Donuts recherche “une personne déjà familière de l’immobilier commercial, capable de trouver des emplacements numéro un, étaye ce dernier. Et qui soit en capacité financière d’ouvrir au moins 25 unités à moyen terme. Avec un accès aux liquidités de 2 millions d’euros sur les deux prochaines années pour installer la marque.”
Un investissement compris entre 70 000 et 250 000 euros
La prochaine étape, toujours selon les propos du développeur, consiste à signer avec le(s) premier(s) ambassadeurs, au siège de l’enseigne. “J’avance avec deux master franchisés. L’un est intéressé par l’ouverture de 5 adresses en région parisienne. L’autre, par 5 points de vente dans le Sud-Est de la France. Après cela, il y aura un ‘discovery day’ à Los Angeles afin de valider l’engagement mutuel entre franchiseur et master(s) franchisé(s).”
Si l’enseigne démontre un fort appétit en matière de développement, l’avenir n’est pas tracé pour autant. “Ouvrir un format kiosque ou boutique de 30 m² revient à 70 000 euros pour un candidat franchisé. L’investissement pour un format flagship, lui, est compris entre 200 000 et 250 000 euros. Mais je ne suis pas sûr que des concepts de donuts avec 70 places assises répondent à une demande dans toutes les villes de France. Et puis, il n’y aura pas la place pour toutes les enseignes de donuts, c’est certain ! À un moment donné, le marché se structurera et atteindra sa maturité », estime David Borgel.
Plus tard encore, l’enseigne devrait s’ouvrir à d’autres marchés européens. “Il n’y a pas encore de franchisés en Espagne et en Hongrie, mais mes collègues sont également mandatés par la marque pour trouver un master franchisé”, conclut ce dernier. Les gourmands n’ont plus qu’à patienter pour des beignets au chocolat, citron, sirop d’érable ou cannelle ! Et auront bientôt l’embarras du choix pour le goûter, dès lors que le marché mondial du donut était estimé à 19 milliards de dollars en 2022, selon la société d’étude Market.us.
