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Quels défis pour le marché de la restauration en 2025 ?

La restauration hors domicile (RHD) en France, un secteur représentant 83,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023 et 7,4 milliards de repas servis, fait face à des changements majeurs. Les pressions économiques, les nouvelles règlementations sur les emballages et les attentes croissantes en matière de responsabilité sociale et environnementale redessinent les priorités des professionnels de l’alimentation et de la restauration collective. Décryptage.

D’après une étude menée par le GECO Food Service, publiée le 27 septembre 2024, 92 % des Français estiment que leur pouvoir d’achat a diminué au cours des 12 derniers mois, et 59 % des consommateurs déclarent que les prix dans les restaurants sont devenus trop élevés​. Malgré un léger retour à la normale des dépenses en restauration hors domicile, la fréquentation n’a pas encore retrouvé les niveaux de 2019, soulignant la prudence des consommateurs face aux hausses de prix​.

« Nous avons eu une inflation très forte, confirme Michel Sanson, président de GECO, lors d’une conférence de presse. On voit que cela agit sur les critères d’achat de nos clients. Bien évidemment, le prix a toujours été un critère principal, mais il devient un critère essentiel pour certains, même s’il n’est pas le seul. » Globalement, le bilan est mitigé pour les acteurs de la RHD, partagés entre les opportunités qu’ont offertes un mois de mai dynamisé par les ponts successifs, la flamme olympique et l’Euro de football, et les freins liés à la météo et aux JO.

De nouvelles obligations légales sur les emballages

Pour répondre aux objectifs de la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP), l’industrie de la restauration devra, dès janvier 2025, respecter une nouvelle réglementation. Les produits de restauration sont déjà soumis à deux REP depuis cette année : REP EM (Emballages Ménagers), et REP ER (Emballages Restauration). La REP EIC (Emballages Industriels et Commerciaux) entrera en vigueur au 1er janvier 2025. Cette réglementation vise à mieux encadrer la gestion des déchets d’emballages, ce qui impose aux entreprises de se préparer à des investissements supplémentaires pour se conformer aux nouvelles méthodes de tri et de recyclage.

Pour les chaînes de restauration, cette régulation demande une adaptation rapide. Michel Sanson déplore depuis plusieurs mois un manque d’anticipation et de visibilité sur ce sujet. « Le système actuel n’est pas adapté à nos entreprises fournisseurs de food service sur des marchés professionnels. L’anticipation est au cœur de notre métier dans le cadre de la contractualisation avec les acteurs professionnels : distributeurs ou opérateurs de restaurations, privés ou publics. Parce que l’effort financier demandé à nos entreprises est conséquent, les prix seront inévitablement impactés et sources de discussions entre fournisseurs et acheteurs, prévient-il. Nous resterons vigilants dans les semaines à venir. »

La RSE, un sujet nécessaire mais complexe

Dans un contexte où les enjeux environnementaux prennent une place de plus en plus centrale, la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est en train de devenir un facteur stratégique pour les acteurs de la restauration hors domicile. Toutefois, selon le GECO Food Service, bien que la RSE soit un critère de plus en plus prisé par les consommateurs, elle reste encore secondaire pour de nombreux professionnels, en particulier dans le secteur de la restauration collective.

Les professionnels tentent notamment de répondre à une demande accrue des consommateurs pour les produits locaux, mais le « made in France » semble souvent difficile à garantir pour les acteurs de la restauration, surtout dans les circuits de grande distribution où le choix reste limité. En réponse, certaines entreprises cherchent à renforcer leurs relations avec des fournisseurs locaux pour répondre à cette attente. Elles s’attaquent également à la revalorisation des déchets, mais cette priorité est souvent relayée au second plan, en raison de la complexité de la mise en œuvre et du manque de clarté réglementaire.

En somme, la réussite de la restauration hors domicile en France dépendra notamment de la capacité des acteurs du secteur à s’adapter aux défis économiques, réglementaires et environnementaux tout en répondant aux attentes croissantes des consommateurs.

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