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Paiement en magasin : 3 innovations repérées à Paris Retail Week

Etes-vous prêt à payer uniquement avec la paume de votre main, en cryptomonnaie, ou à crédit en magasin ? Les acteurs du paiement sont en train de faire évoluer les modèles d’achat et de paiement pour aller toujours plus vite et répondre à des besoins de plus en plus personnalisés. Focus sur 3 innovations repérées au salon Paris Retail Week... que vous pourriez très bientôt adopter en magasin !

1. Les premiers pas du paiement biométrique en France

Pouvoir payer uniquement avec la paume de sa main, c’est la promesse que fait l’entreprise française Ingenico, présente à Paris Retail Week. Elle a développé une solution de paiement par reconnaissance veineuse de la paume, afin de sécuriser et de simplifier les transactions en magasin. Baptisée Palm Vein, cette technologie n’a pas encore été testée dans le retail en Europe. Pour en savoir plus, nous avons échangé avec Arnaud Dubreuil, directeur de l’innovation chez Ingenico.

« Il s’agit d’une solution de reconnaissance biométrique qui s’appuie sur le chemin veineux dans la paume de la main, détaille-t-il. C’est une solution utilisée aujourd’hui pour le contrôle d’accès en bâtiment, mais nous l’avons adaptée au niveau du paiement, pour ajouter de la sécurité. L’idée, c’est que le consommateur enregistre en magasin la paume de sa main sur une station dédiée, et qu’il fournisse un moyen de paiement que l’on va associer à sa main. Au moment de l’achat, plus besoin de sortir sa carte ou ses billets, il faut juste passer sa main au-dessus du capteur pour être facturé du montant de ses achats. »

Une solution innovante qu’Ingenico avait prévu de déployer en pilote dans les magasins Carrefour pendant les JO. « Cela a été repoussé pour des raisons opérationnelles du côté de Carrefour, nous attendons donc la date de lancement, explique le directeur de l’innovation, qui confirme avoir lancé des pilotes dans différentes régions du monde notamment en Uruguay et au Brésil. Les premiers résultats sont bons, c’est une solution qui marche très bien chez les commerçants où l’on va très régulièrement, pour passer beaucoup plus vite en caisse. Pour des commerçants occasionnels, les gens n’ont pas trop envie de s’enregistrer. ».

L’entreprise estime que le passage en caisse est entre 60 et 90 secondes plus rapide avec cette technologie. Quant à la phase d’enrôlement (enregistrement de la paume) elle nécessite entre 20 et 30 secondes, une démarche à n’effectuer qu’une seule fois pour chaque magasin. Pour rappel, cette technologie est déjà utilisée aux Etats-Unis et en Chine, développée par des géants de la Tech. « Aujourd’hui, il y a Tencent qui l’utilise avec WeChat, et qui prévoit de déployer cette technologie dans toute l’Asie du Sud-Est. Et aux Etats-Unis, il y a la solution Amazon One. Ce sont des solutions qui leur sont propres, tandis que nous développons la solution en marque blanche. Quand Carrefour ou une banque va le déployer, c’est leur nom qui apparaîtra, ce qui peut être rassurant pour les consommateurs. Cela peut aussi faciliter notre déploiement en Europe, car les commerçants n’ont pas forcément envie de donner leur système de paiement à Amazon. »

Amazon One.

Pour ce qui est de son introduction en France, Arnaud Dubreuil reste optimiste. « La France est toujours un peu plus longue. On a beaucoup de discussions pour lancer des pilotes, mais on avance très lentement. Je pense que les premiers déploiements auront lieu en 2025, avec Carrefour ou d’autres acteurs. »

2. Payer son burger en cryptomonnaies : et pourquoi pas ?

C’est un projet né d’un partenariat entre trois entreprises présentes au salon : Global POS, qui déploie diverses solutions de paiement, Lyzi, une solution de paiement en cryptomonnaie, et coQliQo, qui déploie une solution d’encaissement. Présenté en avant-première à Paris Retail Week, ce projet doit permettre aux commerçants de proposer un nouveau mode de paiement à leurs clients, en intégrant la cryptomonnaie de façon simple et sécurisée dans leur système de caisse.

« On estime qu’environ 10 % des Français possèdent des cryptomonnaies. Mais, comme il s’agit de monnaies volatiles, personne ne voulait les accepter, nous explique Olivier Riquet, directeur général de Global POS, lors de notre rencontre au salon. Nous avons cédé notre activité de cryptomonnaies à Lyzi, en restant actionnaire. Aujourd’hui, la solution de Lyzi est acceptée dans certaines enseignes comme le Printemps, ou l’enseigne belge de burgers Black & White Burger. Les commerçants commencent à vouloir, eux aussi, pouvoir accepter les paiements en cryptomonnaies, et notre partenariat facilitera cela. »

Lyzi.

Il précise que toutes les cryptomonnaies présentent sur Binance sont éligibles à un paiement en magasin chez un retailer équipé par cette solution. Concrètement, la solution Shop & Qo de coQliQo se connecte à Easy2Play, l’outil phare de Global POS, qui est déjà interfacé avec la solution Lyzi. Ce trio permet au commerçant d’encaisser le client de manière fluide et sécurisé, le logiciel permettant de suivre le cours des cryptomonnaies en temps réel et de mener la transaction de manière instantanée.

On estime que plus de 6 000 retailers proposent le paiement en Bitcoin dans le monde, un chiffre en augmentation selon BTC Map. « Cette tendance vient répondre à une demande de solutions de plus en plus personnalisées », conclut Olivier Riquet.

3. L’expérience « Buy Now, Pay Later » facilitée en magasin

Exploitées par des entreprises comme Klarna, Alma ou Scalapay, les solutions de Buy Now, Pay Later (BNPL), ou paiement fractionné, ont connu un essor important depuis la pandémie. On estime que 42 % des Français ont eu recours au moins une fois au paiement fractionné en 2023, selon la FEVAD. Un succès qui peut s’expliquer par une hausse des prix et une baisse de pouvoir d’achat.

Pratiqué essentiellement en ligne, le BNPL pourrait se démocratiser dans le commerce physique. Global POS et Oney Bank développent pour cela une solution innovante, un partenariat qu’ils ont annoncé lors de la Paris Retail Week. « On propose de baliser le magasin avec des QR Codes, qui vont conduire à un formulaire pour emprunter. Il faudra simplement insérer ses données personnelles et saisir sa carte bancaire », explique Hmimi Azzout, responsable des partenariats paiement chez Oney.

« Après avoir donné quelques informations, le client se verra accorder un crédit qui lui permettra d’acheter son produit au moment du passage en caisse. Notre travail est de générer le QR code d’acceptation en temps réel pour que le passage en caisse reste fluide », poursuit Olivier Riquet, directeur général de Global POS.

Si le BNPL se pratique déjà en magasin, il nécessite souvent l’intervention d’un vendeur pour fluidifier le processus. Ici, tout est affaire de quelques secondes : cela permet de répondre à une demande des consommateurs, tout en désengorgeant les caisses. En France, on estime que ce marché représente environ 4,5 milliards d’euros, selon la Banque de France, un chiffre qui pourrait être multiplié par cinq d’ici 2025.

En définitive, les entreprises dans le paiement sont toutes d’accord : il faut simplifier le paiement en magasin et tendre vers l’hyper-personnalisation. « Uber, c’est la solution ultime du paiement. Quand vous sortez, vous avez payé sans n’avoir à effectuer aucune action, en toute confiance. Nous voulons amener ce même type d’expérience en magasin, car l’étape du paiement est pénible pour tout le monde », conclut Arnaud Dubreuil.

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