Faire contrôler son deux roues avant un road-trip c’est bien, être fier de l’avoir réparé soi-même, c’est encore mieux! Tel est le leitmotiv qui anime depuis toujours Julien Dost et William Gomez, cofondateurs de l’enseigne La Maison Mécanique à Argenteuil (95) en 2020.
“Toutes nos discussions ont débuté à la caserne. Mon associé et moi-même étions sapeurs pompiers volontaires à l’époque, et partagions une passion commune pour les motocyclettes, la mécanique et la restauration de motos. À force de bricoler chacun chez soi, les astuces ont commencé à fuser entre nous. Et un constat a émergé au fil du temps: celui qu’en tant qu’amateur, on se sentait vite à l’étroit, limités en termes de place, d’atelier et d’équipement pour bricoler et nourrir cette passion”, raconte ainsi Julien Dost, à l’initiative du projet.
“Nous avons alors cherché un local pour pouvoir bricoler à deux, mais sans succès, car rien ne nous correspondait dans ce secteur. À l’époque, aucun acteur du marché ne proposait ni ne louait non plus ce type de lieu. C’est la que le déclic s’est opéré. Nous avons alors démarré une étude de marché pour lancer notre propre garage, accessible à tous les motards voulant bricoler eux-mêmes leur deux-roues et ne pas avoir à passer par les acteurs classiques de l’entretien et/ou de la réparation”.
Un atelier de DIY ouvert à tous
Depuis, les deux entrepreneurs ont ouvert et équipé un premier garage à Argenteuil et même atteint “les 100 000 euros de chiffre d’affaires, rien que sur la première année d’exploitation”.
Puis, ouvert un pôle de mécanique traditionnelle en 2022 et recruté un premier mécanicien pour répondre à la demande en hausse de la clientèle. “Une population en demande de mécanique traditionnelle pour apprendre la bonne gestuelle et pouvoir la reproduire ensuite, en étant encadrée par nos soins. Ou qui fait appel à notre expertise pour une intervention directement, mais sans notre encadrement pédagogique”, complète ce passionné qui depuis, a agrandi son garage, dans un autre établissement à Argenteuil.
Dès lors, ajoute la direction de La Maison Mécanique,“notre plus-value repose sur le fait de recevoir du public dans un atelier ouvert à tous. À faire preuve de pédagogie et de transparence en répondant à toutes les questions possibles. Mais aussi en accompagnant le particulier dans ses contrôles techniques. Ou encore à lui montrer comment faire une tension de chaîne, par exemple. Ou d’apporter des compétences aux motards pour leur propre sécurité”.
Ce qui pour ce dernier, “représente un certain coût, puisque nous pratiquons des tarifs légèrement plus élevés que la concurrence traditionnelle, mais qui restent moindres, comparés à ceux des grands concessionnaires qui travaillent sur des bases horaires élevées. Et n’ont pas ce souci de pédagogie, justement”.
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Ils ont moins de 30 ans, et sont déjà franchisés !
Un concept multi services
Diversifié, le concept de La Maison Mécanique comprend également d’autres services pour toucher une large clientèle et performer sur le secteur. Parmi eux, liste l’ancien pompier, “le detailing, qui comprend le lavage ou la réparation, ainsi que la protection de la carrosserie, mais aux côtés d’un prestataire extérieur cette fois-ci. Ou encore de la vente en ligne de pièces détachées, mais uniquement neuves. Comme des filtres, ou des plaquettes de frein, par exemple”.
En outre, complète ce dernier,“l’enseigne travaille aussi avec avec un réseau de professionnels qui disposent de pièces reconditionnées, qu’ils nous envoient et garantissent à nouveau 12 mois. Et à 70 % moins chères que neuves chez les constructeurs. Ce qui nous permet de couvrir tous les besoins des clients, comme de favoriser le recyclage”.
Agile, le concept de La Maison Mécanique inclut également un service de dépôt-vente aux particuliers, organisé autour d’un “système de commission sur les ventes”. Et sur un autre volet de l’activité, des tarifs négociés à l’égard de ses futurs partenaires. Soit, pour la tête de réseau, “des tarifs exclusifs, négociés avec les fournisseurs de l’enseigne afin d’augmenter les marges sur les pièces détachées; ce que nos futurs franchisé(e)s n’auraient pas en ouvrant un garage indépendant”.
Embrayer sur la franchise
Des ventes qui seront bientôt quotidiennes car si à date, l’enseigne ne recense qu’une seule unité pilote, ses fondateurs espèrent démocratiser son concept partout en France d’ici l’année prochaine.
“Nous sommes d’ailleurs sollicités par des personnes qui n’ont pas ce type de services sur leur région. D’où le fait que l’on ait élaboré dès 2022, un contrat de franchise pour tenter, à court ou à moyen terme, de faire connaître notre savoir-faire. Une signature est d’ailleurs prévue en 2024 avec l’objectif d’ouvrir deux autres adresses supplémentaires cette année là”, détaille le biker.
“L’idée étant que chaque motard puisse trouver sur sa route, sa propre Maison Mécanique la plus proche ! Et pour nous, de recruter des partenaires passionnés de bécanes aussi. Tant sur l’Ile-de-France, que dans le Sud de la France où la météo est plus propice aux voyages et à la circulation. Et de s’implanter sur toutes les grandes villes de France en général !”
200 000 euros d’apport pour se mettre en selle
Être mécanicien n’est d’ailleurs pas une prérogative pour adhérer à l’enseigne. “À condition d’être un bon gestionnaire, de savoir animer une communauté et d’aller prospecter ses propres clients. Et de respecter notre clause de non-concurrence sur le secteur”, prévient Julien Dost chez qui les franchisés pourront ensuite recruter leur propre personnel, dont des mécaniciens en atelier.
Rejoindre l’enseigne nécessite par ailleurs de disposer d’une enveloppe de 200 000 euros pour l’investissement global, dès lors que l’établissement pilote de La Maison Mécanique, lui, réalise un chiffre d’affaires annuel de 250 000 euros. Quant au droit d’entrée, ce dernier est fixé à 30 000 euros avec une redevance mensuelle forfaitaire de 8 % du chiffre d’affaires (HT), pour un contrat de 5 ans.
De quoi inspirer les investisseurs à passer le cap de la franchise. Notamment lorsque “l’utilisation du deux-roues a fortement augmenté en France, liée au fait que les grandes agglomérations se sont engorgées”, décrypte Julien Dost.
“La preuve en est avec l’augmentation de +2,6 % des immatriculations sous permis motos en 2023. Comme avec l’augmentation de +7 % du commerce de la réparation moto en 2023, contre +3,8 % en 2022 comme l’indique l’Insee. C’est sans oublier l’intérêt grandissant pour le faire soi-même depuis la crise sanitaire et le retour des activités manuelles. Car la tendance vaut aussi pour la réparation moto, au même titre que les loisirs créatifs ou le bricolage”.