Irrijardin : Transformer des défis écologiques en opportunités

Irrijardin est né d’un constat simple : entretenir un jardin ne devrait pas seulement être à la portée des paysagistes, il faut donc rendre accessibles à des particuliers des produits spécialisés dans l’irrigation du jardin (d’où le nom Irrijardin). Si l’idée du fondateur de l’enseigne Raymond Granja (qui a cédé ses parts à l’actuel PDG Yves Allibert en 2006) était de couvrir les produits d’arrosage, Irrijardin a depuis exploré l’univers de la piscine et du spa pour couvrir toute la chaîne de valeur autour de l’eau utilisée dans le jardin. « Il s’agit d’un modèle complémentaire et vertueux, mais aussi d’un modèle qui fidélise le client, explique Sophie Gucciardi, directrice des ressources humaines et du développement franchise. Par exemple, si je fais ma piscine chez Irrijardin, je vais revenir pour l’entretenir, pour l’équiper et la rénover. Puis, j’entretiens mon jardin et je l’arrose raisonnablement grâce aux produits Irrijardin, avec les récupérateurs d’eau de pluie notamment. »

À lire aussi

#29. Irrijardin avec Sophie Gucciardi, directrice des ressources humaines et du développement franchise

Un partage de techniques et de valeurs

Le réseau déclare aujourd’hui 129 millions d’euros de chiffre d’affaires et un total de plus de 800 collaborateurs (135 salariés au siège, 66 salariés dans ses 13 magasins en propre, et entre 550 et 600 collaborateurs au sein de ses franchises). Parmi les franchisés du réseau, Sophie Donzeau, à la tête du magasin de Dole-Choisey depuis avril 2021, raconte son expérience. « Je tiens ce magasin avec mon mari, nous en sommes à notre quatrième saison, annonce-t-elle. Nous étions clients du magasin Irrijardin Dijon Marsannay-La-Côte. Nous voulions devenir entrepreneurs et trouver une franchise. Nous sommes allés au salon de la franchise à Paris et c’est là que nous avons rencontré Sophie Gucciardi. Le contact est bien passé et le concept nous plaisait, alors on a foncé. »

Parmi les prérequis nécessaires pour être candidat à la franchise, Sophie Gucciardi insiste sur le fait d’avoir un bon relationnel et le sens du commerce. « Il faut également être un bon manager, parce qu’il y a une saisonnalité des ventes. Il faut donc faire comprendre au collaborateur qu’en hiver il va travailler trois jours par semaine, mais six jours sur sept en été, illustre-t-elle. En revanche, il ne faut pas avoir peur de la technique, car elle s’apprend, et il faut évidemment partager nos valeurs. Je mettrais en avant le partage et la passion. Tous nos futurs franchisés suivent un parcours de recrutement assez précis : un entretien, une journée découverte, des stages en magasin et un bilan. Cela permet d’éviter de se tromper, que ce soit pour nous ou pour le franchisé. » Sophie Donzeau confirme s’être sentie bien accompagnée lors du lancement de son magasin. « Nous avons eu une vraie formation au niveau technique, sur la façon de vendre et sur les produits de l’enseigne (…) On a été accompagnés notamment pour la recherche du local, dans la mise en place du business plan, sur les achats, l’implantation du magasin, la communication et le suivi du budget marketing « , énumère-t-elle.

« Il y a des formations pour les vendeurs également, renchérit Sophie Gucciardi. Puis, il y a la réunion nationale de rentrée où tous nos franchisés sont convoqués, afin de présenter ce que nous allons faire pendant l’hiver pour dynamiser le réseau, et surtout la convention annuelle, qui a lieu en février, où l’on prépare tous nos franchisés à la saison qui va arriver. » Malgré la taille importante du groupe, Sophie Donzeau retient un « esprit familial » et une entre-aide entre les franchisés : « Nous avons des échanges dès que cela est nécessaire. Si ce n’est pas le siège, c’est le réseau en lui-même qui est présent et qui va répondre à nos interrogations. »

Des enjeux environnementaux

Si Irrijardin s’implique fortement dans l’accompagnement de ses franchisés, notamment via ses animateurs de réseau qui se déplacent en magasin et qui bénéficient tous d’une « solide expérience en magasin et d’une parfaite maîtrise du concept », l’enseigne doit également faire face à de nouveaux enjeux liés à l’air du temps. « Nous avons notamment des contraintes liées à l’écologie qui deviennent des opportunités, souligne Sophie Gucciardi. L’environnement et la maîtrise de l’eau sont des sujets majeurs. Un groupe comme le nôtre, suffisamment staffé et organisé, se doit de travailler sur ce sujet-là. On doit entraîner nos parties prenantes : nos franchisés, nos fournisseurs et nos collaborateurs. On va pouvoir amener des réponses concrètes sur comment allier piscine, arrosage et environnement. » 

Parmi les éléments de réponses, elle cite des produits comme la pompe variable pour la piscine, qui permet de faire des économies d’énergie, l’installation d’un traitement écologique comme les bio UV pour utiliser moins de produits chimiques, ou les bâches pour piscines afin de réduire le niveau d’évaporation et par conséquent de consommation de l’eau. L’entreprise a également mis en place un système de reconditionnement des produits usagés pour les remettre sur le marché. Le réseau mise aussi sur l’avancée de la technologie et de l’intelligence artificielle pour optimiser ses offres, mais aussi servir des intérêts économiques et écologiques. « Nous avons développé, il y a quelques années, un logiciel basé sur l’IA avec nos fournisseurs », raconte la directrice des ressources humaines et du développement franchise. Baptisé Joey, cet analyseur d’eau connecté va permettre de surveiller divers paramètres de l’eau d’une piscine, comme le pH, le chlore, le cyanurique, la température ou la salinité.

L’enseigne gagnerait cependant à investir davantage dans sa stratégie digitale, selon Sophie Donzeau : « Là où l’on pèche un peu, c’est sur les réseaux sociaux. Nous pourrions essayer de toucher une cible plus jeune en passant par Instagram ou TikTok. » Elle retient néanmoins les efforts effectués en matière de RSE, qui sont très importants pour elle.

Des opportunités de reprises

Irrijardin ambitionne désormais d’étendre le maillage de son réseau dans l’Hexagone, en ouvrant « entre 10 et 12 nouveaux magasins tous les ans, affirme Sophie Gucciardi. Nous avons aussi des enjeux au niveau de la reprise. Notre franchise a 20 ans, certains franchisés font donc valoir leur droit à la retraite. Pour ceux qui souhaitent un magasin clé en main, il y a de très belles opportunités de reprises ! »

Aux futurs candidats à la franchise, Sophie Donzeau conseille de se rendre dans des magasins de l’enseigne afin de rencontrer les franchisés, et de discuter avec le réseau. « Il ne faut pas hésiter à aller dans les magasins Irrijardin pour échanger et se faire sa propre opinion. Nous sommes les meilleurs ambassadeurs de notre enseigne », sourit-elle. Irrijardin souhaite poursuivre ses innovations et atteindre ses objectifs en termes d’ouverture de magasins, malgré une légère baisse des candidats à la franchise. « La stratégie va tourner autour de l’utilisation de l’IA et de la mise en place de l’écologie comme sujet stratégique majeur pour faire performer nos magasins », conclut la directrice du développement franchise.

Allez plus loin

Lisez la suite de ce dossier dans L’Officiel de la Franchise n°243 de septembre 2024

Acheter le numéro