Vous dîtes dans votre livre que l’entrepreneuriat est ouvert à tous, mais que tout le monde n’est pas fait pour devenir entrepreneur…
Oui, clairement, tout le monde ne peut pas entreprendre : il faut une forte capacité de résilience, aimer être dans l’action et être très pragmatique. Je pense qu’un bon entrepreneur a aussi une forte capacité d’écoute et une forte confiance en lui, en ses capacités. Chaque entrepreneur a son style, son histoire, ses raisons, ses doutes, ses forces, ses faiblesses. Mais il y a un élément essentiel et indispensable : l’envie. Mais, on ne naît pas entrepreneur, on le devient. Il n’y a pas d’âge, pas de contexte économique ou social, pas de précurseur particulier. Il n’est pas nécessaire d’être né au bon endroit, dans la bonne famille, ni d’avoir fait les bonnes études. Je ne vais pas nier que cela aide, mais ce n’est en aucun cas indispensable. J’aime à dire que l’entrepreneuriat est le grand égalisateur social.
Pourquoi avez-vous, vous-même, décidé d’entreprendre ?
Par goût de la liberté, parce que j’avais envie de faire ce que je voulais. J’ai très tôt ressenti un rejet du salariat, cela ne me convenait pas pour m’épanouir. En devenant entrepreneur, je me suis senti aligné. Je pense que c’est le cas pour beaucoup d’entrepreneurs pour qui le premier moteur n’est pas l’argent, le pouvoir ou l’ego – même s’ils jouent tous un rôle, certes, mais pas de premier plan – mais la soif et l’amour inconditionnel de la liberté. Personne n’est autant épris de liberté qu’un entrepreneur, aucun autre ne souhaite autant casser les codes, sortir des sentiers battus et ne laisser personne lui dicter ce qui est possible ou impossible. C’est une aventure humaine extraordinaire.
Quel genre d’entrepreneur êtes-vous ?
Mon profil d’entrepreneur est celui que je pourrais qualifier de « pragmatique ». Je suis toujours dans l’action, et donc en réalité… la réaction. Car je ne prépare rien (ou presque) à l’avance. Je me fie entièrement à mon instinct. J’ai cette grande qualité de ne pas me poser beaucoup de questions, et de ne pas trop intellectualiser les choses. Lorsque j’observe un problème, je vois surtout des solutions. Ma discipline, ce n’est pas de méditer ou de faire du sport, mais d’être dans l’action. Lorsque j’ai quelque chose à faire, je le fais. Je ne le remets pas au lendemain. Je fonctionne ainsi car cela me convient. La clé, c’est d’être cohérent avec soi-même.
Pour réussir, avoir de bonnes idées ne suffit pas…
Une idée n’a aucune valeur en elle-même ! Tout le monde pense un jour avoir eu l’idée du siècle, mais la vraie difficulté c’est son exécution : comment vous allez la mener à bien et l’exécuter. C’est en parlant de son idée aux autres qu’on trouve la bonne méthode et qu’on fera toute la différence. L’idée n’est qu’une infime partie du processus entrepreneurial. Une entreprise, c’est une idée qui se met en ordre de marche pour être exécutée de la façon la plus efficace possible, et avant cette mise en route, il n’y a rien ! Pour cela, la seule règle transversale, qui s’applique à tout le monde, c’est qu’il n’y a en réalité pas de secret : il faut travailler.
Quels sont vos conseils pour les entrepreneurs en devenir ou ceux démarrant leur projet ?
Soyez à l’écoute, prenez un maximum de conseils, échangez… Il est essentiel d’aller vers les autres. Attention, ce n’est pas le dernier qui a parlé qui a raison, il ne faut pas vous laisser décourager. Tout est question d’équilibre. En gardant votre projet trop près de vous, vous prenez le risque de vous enfermer dans une entreprise inutile et loin des réalités du marché. Une idée est faite avant tout pour évoluer ! Si vous êtes en train de vous lancer, soyez aussi conscients que vous ne pourrez pas tout prévoir, mais en étant à l’écoute et dans l’action, afin de trouver des solutions, vous pourrez vous adapter.
Trouver un bon équilibre vie pro – vie perso quand on est entrepreneur, c’est mission impossible ?
Quand vous entreprenez, vous êtes à 100 % focus sur votre projet. Toute votre énergie y passe. Je ne l’ai jamais vécu comme un sacrifice car j’ai toujours adoré ce que je faisais. J’avais hâte d’être lundi ! C’est très difficile d’allier le pro et le perso, il est illusoire selon moi de penser que l’on peut concilier les deux en même temps. Il est indispensable d’en parler avec sa famille et d’être très clair sur le sujet. Personnellement, cela ne m’a pas empêché de me marier et d’avoir des enfants, mais j’ai expliqué dès le départ à ma compagne que mes projets prenaient beaucoup de place dans ma vie.
L’humilité est-elle une qualité indispensable pour entreprendre ?
Oui, sans humilité, il n’y a pas d’écoute. Quand on est entrepreneur, il faut savoir être humble, on ne peut pas avoir réponse à tout. Il faut être capable de s’ouvrir, de se mettre de côté. Et ce n’est pas simple souvent pour des questions d’ego.
Que vous avez appris l’émission « Qui veut être mon associé » ?
Elle m’a appris combien je prenais du plaisir à écouter et voir éclore de nouveaux projets. Elle m’a donc aidé à mieux me connaître. J’adore y participer car cette émission montre une image positive de l’entrepreneuriat, loin des clichés, et permet au grand public de se familiariser avec des notions clés. Je trouve qu’elle a un vrai rôle sociétal. C’est une vraie fierté pour moi.
Le livre Entreprendre pour être libre sort aux éditions M6, mais aussi dans une version lue par l’auteur chez Audiolib : www.audiolib.fr/livre/entreprendre-pour-etre-libre-9791035416195/
Crédit photo : ©Pierre-Olivier/M6.
