C’est après une carrière de 25 ans passée dans le secteur de la banque et des assurances que Renaud Desvignes a réalisé son rêve d’entreprendre. A 52 ans, il est devenu franchisé Laforêt et dirige aujourd’hui deux agences. « Après toutes ces années à créer des projets pour d’autres, j’ai eu envie de construire quelque chose pour moi, raconte-t-il. La franchise n’était pas un choix intentionnel, c’était le fruit d’une rencontre. J’ai rencontré l’équipe de Laforêt, et j’ai été séduit par leur dynamisme, leur passion et leur esprit de collaboration. »
Jean-Pierre Daniel, franchisé APEF depuis septembre 2024, a lui aussi changé de secteur d’activité pour entreprendre. Après une longue carrière dans le retail à Paris, ce Breton est revenu dans sa région d’origine pendant la pandémie. « Pendant le Covid, j’y ai passé presque neuf mois, et je me suis rendu compte que la vie en Bretagne était plutôt bien. En même temps, mon père commençait à être très fatigué, et avait besoin d’aide à domicile. C’est là que je me suis demandé si cela pourrait donner du sens à ma vie professionnelle. En tant que manager, ce qui me motivait le plus, c’était le côté humain, la satisfaction client, et je me suis dit que je pourrais combiner ces compétences dans une nouvelle activité. »
Jean-Pierre Daniel, franchisé APEF.
Issu d’une famille d’entrepreneurs, Jean-Pierre Daniel a alors décidé, quelques années plus tard, à 51 ans, de se lancer en franchise. « J’ai toujours travaillé dans des structures de groupe, même en tant que directeur régional. J’étais autonome, mais avec l’appui des services RH et autres supports. Je ne me voyais pas me lancer dans l’entrepreneuriat seul. Dans le service à la personne, vous gagnez presque deux ans de développement avec une franchise. C’est une activité que je ne connaissais pas, et j’ai vraiment apprécié l’accompagnement, étape par étape. »
François Tarquis, franchisé Point S, témoigne d’un parcours différent puisqu’il a fait la plupart de sa carrière dans l’industrie automobile, avant de se lancer en indépendant. « J’ai gardé cette entreprise six ans avant de la vendre pendant le Covid. Je devais racheter une affaire, mais ça ne s’est pas fait. Je suis reparti travailler chez une enseigne pendant deux ans et demi. Ensuite, j’ai cherché absolument à reprendre une affaire et Point S était intéressé pour avoir quelqu’un sur le secteur. » François Tarquis a cherché longtemps a intégrer un réseau de franchise, afin d’être soutenu dans son travail d’entrepreneur. « C’était d’ailleurs pour intégrer un réseau bien implanté que j’ai vendu ma première affaire. J’ai eu plusieurs expériences avec des franchises qui cherchaient des profils expérimentés, et c’est aussi une opportunité quand on a déjà une carrière derrière soi. »
Pourquoi entreprendre après 50 ans ?
Avoir une carrière derrière soi, c’est l’assurance de bénéficier d’une expertise qui peut séduire les réseaux et les banques. « On a déjà acquis des compétences qui sont immédiatement utiles, confirme Jean-Pierre Daniel, franchisé APEF. À chaque fois, les banques m’ont dit qu’elles avaient envie de me suivre, grâce à mon expérience. Elles préfèrent financer quelqu’un avec de l’expérience plutôt qu’un jeune qui démarre ». Il confie également avoir eu des difficultés à retrouver un emploi en tant que salarié à cause de son âge : « J’ai passé de nombreux entretiens dans le retail. À chaque fois que j’étais en course finale pour un emploi, la personne retenue était plus jeune. À plus de 50 ans, cela devient un frein. C’est aussi pour cela que j’ai voulu l’autonomie et ne plus avoir de comptes à rendre après 30 ans de carrière. »
Renaud Desvignes, franchisé Laforêt, témoigne aussi d’un bon accueil de la part des banques. « D’autant que mon expérience m’a aidé à préparer et présenter mon projet de manière à ce que les banques puissent voir les avantages de m’accompagner sur le long terme. » Selon lui, entreprendre après 50 ans permet aussi de mettre l’expérience acquise au service de l’entreprise. « Je pense qu’à cet âge, on a un recul qui permet de mieux accepter certaines choses. J’ai retrouvé une liberté dans l’entrepreneuriat qui m’est précieuse. La liberté de décision et d’action est unique (…) Je dirais que le bon moment dépend de l’état d’esprit. À 50 ans, on peut se lancer sereinement, parfois même avec un petit patrimoine qui aide au démarrage. Mais, au final, c’est l’énergie, l’envie et la liberté que vous recherchez qui déterminent le bon moment. »
Renaud Desvignes, franchisé Laforêt.
Enfin, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle paraît plus simple à gérer pour ces franchisés qui ont moins de charge. « Les enfants sont grands, ils ne sont plus à la maison, et la maison est payée, donc c’est plus tranquille, approuve François Tarquis. Cela facilite les choses. »
Perspectives d’évolution
À 53 ans, il aimerait poursuivre le développement de ses actifs en ouvrant un second point de vente. « Pour l’instant, nous sommes encore en phase de développement, mais j’envisage, en fonction des opportunités, de me diversifier ou d’ouvrir un autre Point S. » Quant à la retraite, il envisage deux scénarios. « Si mes enfants ne souhaitent pas reprendre l’entreprise, je la vendrai. Mais j’aimerais secrètement que l’un de mes deux fils vienne travailler avec moi, ou les deux, et qu’ils reprennent l’entreprise, confie-t-il. Mais pour l’instant, ils ont chacun leur vie, donc on verra. »
Renaud Desvignes, qui a ouvert sa première agence en 2020 et la seconde en 2022, ambitionne également de diversifier ses activités. « Mon objectif est de continuer à développer les activités de transaction, de location et de gestion. J’envisage aussi d’autres domaines connexes, comme le courtage, qui représente un axe de diversification intéressant. » Jean-Pierre Daniel, qui vient d’ouvrir son activité en septembre dernier à Lannion, envisage lui aussi d’ouvrir une deuxième agence à Paimpol : « Cela pourrait être un beau développement. » L’ancien retailer conseille aux futurs entrepreneurs de plus de 50 ans de prendre le temps de rencontrer plusieurs franchises. « Il faut vraiment se nourrir d’échanges avec d’autres franchisés, et aller rencontrer les acteurs locaux, prendre son temps et bien mûrir le projet. »
« Être chef d’entreprise, c’est un métier, pas seulement un statut, renchérit Renaud Desvignes. Il faut donc maîtriser la gestion financière et notamment la trésorerie, qui est le nerf de la guerre. Il est important de bien comprendre les engagements financiers que l’on prend. C’est une belle aventure, et même dans les moments difficiles, je ne regrette rien. »