L’année 2024 n’avait déjà pas très bien débuté avec les soldes d’hiver qui n’ont pas eu l’effet escompté. Les premières semaines de soldes avaient en effet enregistré une baisse d’activité de 6 % par rapport à 2023, selon le panel Retail Int. L’inflation, encore présente dans l’esprit des consommateurs français, les amène à surveiller attentivement leurs dépenses, au point de réaliser leurs courses à 10 euros près pour 63 % d’entre eux, d’après une étude Ipsos commandée par in-Store Media, publiée en juin 2024.
Avec l’arrivée du mois de mars, les commerçants ont retrouvé une hausse de l’activité qui a vite rechuté en avril. Le mois de mai a été plus disparate, avec de meilleurs chiffres en termes d’affluence mais de très mauvais pour les secteurs de l’habillement et de la chaussure. Une tendance qui s’est confirmée en juin, où le prêt-à-porter a accusé une baisse de 4,3 %, et de 7,3 % pour le secteur de la chaussure, par rapport à juin 2023. A noter que le secteur du sport enregistre également une baisse de son activité de 3,3 %, sans doute due aux effets d’une météo maussade.
La décision de dissolution de l’Assemblée nationale a achevé de faire baisser l’activité dans ces secteurs, et a plus globalement impacté la consommation des Français. Cette période d’incertitude s’est étendue au moins jusqu’au 7 juillet mais pourrait persister tant qu’un équilibre politique n’est pas trouvé.
PROCOS
Bilan par secteurs d’activité
Au premier semestre 2024, les secteurs les plus touchés par la baisse d’activité sont ceux du meuble (– 6,9 % en mai), de l’habillement (- 4,8 % sur le semestre) et de la chaussure (- 6,1 % sur le semestre). A noter que les commerces de mode indépendants (multimarques et franchisés) ont également souffert en juin (-9,7 %), selon la Fédération Nationale de l’Habillement.
Le secteur de l’équipement de la maison (- 3,5 % sur le semestre) est fortement impacté par les tensions sur le marché de l’immobilier et de la construction, selon les chiffres du panel Procos. La météo dégradée pour un mois de juin impacte quant à elle des activités comme la jardinerie, mais également les enseignes de sport (- 2,9 %).
A l’inverse, certains secteurs surperforment en ce premier semestre, à l’instar du marché de la beauté et de la santé, de l’alimentaire spécialisé ou encore des cadeaux et jouets. Enfin, le secteur de la restauration réalise un bon premier semestre, porté notamment par la restauration rapide. De nombreux acteurs du secteur devraient se développer et ouvrir de nouvelles exploitations dans les mois à venir.
Si certains secteurs d’activité espèrent reprendre des forces avec les soldes d’été (du 26 juin 2024 au mardi 23 juillet 2024), ces dernières ne semblent pas générer une forte dynamique de vente pour le moment, tandis que les niveaux de stock élevés, et par conséquent la trésorerie manquante, présagent des difficultés supplémentaires dans les prochains mois.
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