Nouveauté [Podcast] Se lancer en franchise avec Aviva
Se lancer en franchise

De salarié d’une enseigne à franchisé : les clés de la réussite

En 2022, 76 % des personnes ayant l’intention d’ouvrir en franchise étaient salariées*. Parmi elles, de nombreux employés d’enseignes. Quels sont les facteurs ayant motivé leur changement de statut ? Comment passer le cap avec brio ? Témoignages et conseils pratiques. 

Anita Baudoin est gérante de la boutique Cuisines Références d’Alençon (61) depuis deux ans : “J’avais 21 ans quand j’ai découvert l’univers de la cuisine. J’ai été embauchée en sortie d’études en tant que secrétaire, avant de gagner en autonomie dans le même magasin. J’y ai été salariée pendant 20 ans, avant de reprendre la concession de mon ancien gérant, en lui rachetant toutes ses parts.” Comme elle, 14% des salariés de l’enseigne sont devenus adhérents. 

Florian Perillon, a, lui, gravi les échelons en passant de livreur à propriétaire de sa pizzeria sous l’enseigne Pizza Cosy à Toulon (83). “J’ai démarré en 2016, à l’âge de 19 ans, en tant que livreur de pizzas pour l’enseigne à Saint-Etienne. Au départ, c’était un petit boulot, jusqu’à ce que, six ans plus tard, après avoir fait le tour de l’exploitation, je me sente prêt à ouvrir la mienne, mais ailleurs. Et qui plus est, aux côtés d’un jeune franchiseur en plein lancement”, explique l’entrepreneur qui a ouvert en décembre 2022. Il fait partie des 9 anciens salariés de l’enseigne à avoir ouvert à leur compte sur les 66points de vente, soit 13,5%.

Chez Monbana, ce pourcentage monte à 25 %. À l’image d’Anaïs Trottier et Olivia Carré, associées de la boutique située à La Mézière (35) depuis septembre 2023. Pour elles, c’était “comme une évidence”. Chacune a eu très vite envie d’évoluer au sein du réseau. “J’ai commencé un BTS vente en alternance dans la boutique de Laval, puis suivi un Bachelor dans celle de Châteaugiron, avant de rejoindre le magasin de La Mézière en 2017, où j’ai rencontré Olivia. Elle était en mission d’intérim, en renfort pour Noël, à l’époque. Elle a été définitivement embauchée par nos anciens gérants franchisés en 2018. Depuis, nous n’avons pas quitté le magasin”, témoigne Anaïs Trottier. 

Leur point commun à tous ? Avoir longtemps mûri leur projet de franchise et ne craindre ni la routine, ni la prise de responsabilités. “En février dernier, on lisait encore dans une étude OpinionWay que, si 1 Français sur 4 avait l’intention de créer son entreprise, 66 % d’entre eux avaient peur de l’échec. C’est pourquoi la franchise rassure le futur dirigeant par son modèle d’accompagnement. Mais si elle représente un levier d’émancipation, de réassurance et un ascenseur social, elle n’est pas non plus une assurance tous risques ! Devenir franchisé, c’est savoir se projeter dans son métier”, prévient Emmanuelle Vaillant, consultante associée chez Franchise Management.

La connaissance du terrain

En six ans et demi, j’ai tout fait, tout testé. Être opérationnel en magasin, répondre au téléphone, faire les sorties four. Jusqu’à l’obtention d’un poste de second, puis, au départ de mon patron, de responsable magasin. J’ai ensuite entamé des démarches pour ouvrir ma franchise à Toulon. Je suis parti en étant éclairé dans ce projet, et avec un certain enthousiasme à découvrir de nouveaux enjeux aussi, précise de son côté Florent Perillon. Car, à l’inverse, rester salarié serait devenu ennuyeux.” 

Idem pour les franchisées Monbana, à qui leurs anciens employeurs ont finalement passé le flambeau : “Nous voulions plus de responsabilités car, au fil des dernières années, nous gérions déjà les alternances et les plannings de chacun.” Comme pour Anita Baudoin, pour qui un bilan s’imposait. “Je savais tout gérer, les clients, la vente, les devis, etc. Je me suis demandé : quels avantages aurais-je à rester salariée ? Je n’en ai trouvé aucun pour m’épanouir. J’ai donc opté pour l’entrepreneuriat, pour le pouvoir décisionnel et le challenge de gérer une équipe. J’étais en plein doute au départ, mais une fois qu’on y a goûté, on a envie de plus”, admet cette dernière.

Un nouveau métier

Mais si ce nouveau statut est synonyme d’accomplissement personnel, il implique aussi des concessions qui bousculent l’équilibre de vie tout entier. Pour le nouveau dirigeant, il s’agit aussi de revoir tous ses acquis sous de nouvelles perspectives. “Il est d’ailleurs plus facile d’acquérir un savoir-faire qu’un savoir-être. Il s’agit là d’apprendre à sortir de sa zone de confort, de savoir remettre en cause sa stabilité de salarié. Puis, d’acquérir un nouveau métier à part entière”, pointe Emmanuelle Vaillant. “J’ai participé à deux formations en management, se souvient le pizzaïolo. D’abord en tant que responsable magasin, puis en tant que franchisé.” Et ce dernier de poursuivre que “si se savoir compétent est une chose, gérer ses priorités dans l’opérationnel en est une autre. Je m’occupais des stocks, des embauches, de l’administratif des employés, des calculs de masse salariale…Tout ça n’avait plus de secrets pour moi. J’ai même appris sur un établissement pilote puisqu’il n’y avait pas encore de franchises à l’époque ! J’ai ensuite accueilli les premiers franchisés en formation. Mais démarcher le client, vivre des soirées calmes et donc angoissantes au démarrage, ça, c’était nouveau !” Pour autant, son quotidien n’a pas vraiment changé : “Excepté le fait que tout repose sur mes épaules, n’ayant pas encore recruté un responsable magasin à qui pouvoir déléguer. Et qu’en succursale, j’avais un directeur sur qui m’appuyer en cas de doute.”

Chez Monbana, cette fois, relate le duo, “la difficulté n’était pas de devenir opérationnelles ; nous l’étions déjà au lancement ; ni même d’apprivoiser le logiciel de caisse, de se souvenir des 250 références de produits exposés ou encore de savoir différencier un devis client en TTC ou en HT, mais bien d’évaluer notre propre temps de travail sur place. C’était plutôt une continuité. D’autant que la clientèle nous connaissait bien et s’est montrée très fidèle au magasin.”

Un autre enjeu consiste à incarner son commerce et à créer ou conserver sa réputation. Comme à imposer ses propres décisions. “Il y a un fossé entre être témoin et appliquer les décisions, puis les prendre soi-même, estime Anita Baudoin. Mon plus gros chantier, à la reprise, a d’ailleurs consisté à gérer un à un les dossiers conflictuels avec les clients concernés, quand mon ancien patron faisait l’autruche avec eux. Et de m’occuper de la communication locale en parallèle, ainsi que des campagnes radio.” Et puis, sur le plan managérial, “l’ancienneté permet d’acquérir une certaine légitimité pour faire passer les bons messages aux clients, sachant que ce magasin existe depuis les années 80, mais également aux salariés, qui savent que je les comprends aussi. Je suis là pour les motiver et les faire évoluer, pas seulement pour regarder les chiffres”, complète la conceptrice.

*Etude FFF 2022

Allez plus loin

Lisez la suite de cet article dans le n° 235 de L’Officiel de la Franchise, paru en novembre 2023

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