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Compétences managériales : les soft skills, vos super-pouvoirs !

La créativité, l'intelligence émotionnelle, l'agilité… Autant de compétences transverses qui sont de plus en plus importantes pour diriger et manager, notamment face à l’essor de l’intelligence artificielle. Découvrez les conseils de Jérôme Hoarau, coach certifié et consultant en efficacité professionnelle, coauteur du livre Soft Skills (Dunod).

Comment définir les soft skills ?

Jérôme Hoarau. Ce sont des compétences comportementales, c’est-à-dire qui sont propres au comportement d’un humain, contrairement, par exemple, à des compétences techniques qui se rattachent plutôt à des métiers. La particularité de ces compétences, c’est qu’elles sont aussi transversales, c’est-à-dire que si j’ai pu, par exemple, développer une certaine force de volonté à travers la course à pied, je peux transposer cette force de volonté dans mon métier aujourd’hui.

Est-ce que les soft skills sont un peu nos super-pouvoirs face à l’intelligence artificielle ?

J.H. Tout à fait, car l’intelligence artificielle ne va pas remplacer les humains, elle va seulement faire à leur place certaines tâches, notamment celles que l’on peut automatiser. L’enjeu n’est donc pas de se dire pour ou contre l’intelligence artificielle, mais plutôt de savoir comment je peux intégrer ces nouveaux outils technologiques dans mon quotidien. Parce que, finalement, ce ne sont pas des humains qui vont être remplacés par des machines, ce seront des humains qui savent utiliser les intelligences artificielles qui vont sûrement remplacer d’autres qui ne le veulent pas, qui résistent au changement. Or, ce sont les soft skills qui vont nous aider à pivoter, à nous adapter. Parce que ce sont justement des compétences que je vais pouvoir transposer, quelle que soit ma situation professionnelle, et qui vont m’accompagner dans cette transformation.

Pourquoi chercher à cultiver ses soft skills dès aujourd’hui ?

J.H. Les soft skills, pour moi, ce sont vraiment des ressources qui vont m’aider à être plus résilient, personnellement ou professionnellement, et aussi plus confiant. Pourquoi plus confiant ? Parce que la confiance en soi, c’est se sentir capable. À partir du moment où je me sens capable de faire face à une situation qui me challenge, j’ai confiance en moi. Ce n’est pas une donnée absolue, c’est généralement situationnel. Et le problème, quand nous évoluons dans un monde comme le nôtre aujourd’hui, où l’on a de plus en plus d’inconnus, de situations qu’on n’aura jamais vécues auparavant, on va être à chaque fois challengé sur des situations où on ne se sent pas encore capable. Et donc, on n’aura pas confiance en nous. Or, les soft skills, comme ce sont des ressources qui sont transposables, je peux capitaliser dessus pour faire face à cet inédit, et donc puiser dedans pour me sentir un peu plus capable. Via les soft skills, je sais que j’ai à ma disposition toute une panoplie d’outils dans lesquels je pourrai piocher pour rebondir. Donc, même si je fais face à une difficulté ou à un échec, je sais que je peux encaisser le coup.

Quelles soft skills sont désormais indispensables pour préparer l’avenir ?

J.H. Aujourd’hui, avec la quatrième révolution industrielle, l’intelligence artificielle, il y a des fondamentaux qui reviennent souvent. Si je devais faire, par exemple, un top 3 des compétences sur lesquelles miser, je dirais en premier apprendre à apprendre, donc la capacité d’apprentissage. Parce que, comme tout change, il y a de l’obsolescence de compétences et de connaissances. Il faut savoir oublier ou se détacher de l’ancien qui ne me sert plus pour faire de la place à la nouveauté. Les techniques d’apprentissage aident beaucoup pour cela. La deuxième compétence, ce serait la créativité. Elle aide à innover, à imaginer quelque chose de nouveau, la plupart du temps, d’ailleurs, par assemblages, ou connexions d’idées. Enfin, je dirais la gestion des émotions, pour réussir à traverser un changement, naviguer dans l’inconnu, rebondir, etc. La gestion des émotions est aussi un outil qui permet de se préserver, en tout cas d’entretenir une bonne santé mentale pour pouvoir naviguer plus sereinement dans tous ces changements.

Faut-il pour cela apprendre à prendre le temps ?

J.H. Oui, surtout que nous sommes dans une société où l’on va être constamment stimulé pour être réactif. On envoie un message, une notification, tout va vite. Et c’est vrai qu’on peut se prendre au jeu et être tout le temps réactif. Or, quand on est réactif, généralement, on n’apporte pas une réponse réfléchie, adaptée à la situation. Par exemple, si quelqu’un arrive avec de la colère, je vais réagir avec de la colère et la colère va nourrir la colère, donc on va aller nulle part. Idéalement, je vais d’abord prendre conscience de ma colère : la première étape de la gestion des émotions, c’est d’accueillir l’émotion, pas de la mettre de côté. Il faut la nommer et respirer. Ensuite, je choisis mon comportement. Est-ce que je choisis consciemment la colère et donc d’aller au combat, entre guillemets ? Parfois, c’est nécessaire. Mais il s’agira alors d’une réponse intentionnelle. Ou, est-ce que je choisis, au contraire, l’apaisement ? Dans la gestion des émotions, il est ainsi vrai que l’ingrédient clé, c’est le temps.

Plus généralement, comment cultiver ses soft skills ?

J.H. Le développement de nouvelles compétences repose sur les habitudes. Si je veux améliorer ma capacité de concentration, il sera ainsi beaucoup plus efficace et durable d’avoir une pratique, par exemple, de lecture quotidienne de 10 minutes, tous les jours, pendant 30 jours, plutôt que de me dire je vais lire deux livres ce week-end, et après c’est bon ! Le cerveau ne fonctionne pas comme ça. J’aime bien reprendre l’analogie des muscles : développer ses soft skills, c’est comme développer un muscle, on a besoin de répéter.

Quand on est manager, est-ce qu’il y a, selon vous, une soft skill à travailler en particulier ?

J.H. Il y en a plein, difficile d’en choisir une, mais je dirais que manager est un travail de leadership qui repose principalement sur l’intelligence relationnelle. Parce qu’il n’y a pas de manager sans équipe à manager. Donc misez là-dessus ! Derrière l’intelligence relationnelle, il y a l’écoute, l’empathie, la prise de décision… Plein de choses qui se travaillent au contact des autres.

En 2050, à votre avis, la question des soft skills sera…

J.H. Toujours d’actualité ! Je suis optimiste, la société sera construite de telle manière que les humains se seront libérés de certaines tâches pour pouvoir faire plus de choses humaines.

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