À la tête de l’Intermarché de Dijon depuis 2019, Carole et William Thuel ont engagé de nombreuses actions leur permettant aujourd’hui d’obtenir un label « Commerçant Responsable ». Un cas témoignant d’un vif intérêt du groupement sur le sujet, qui a pour objectif d’atteindre 300 magasins labellisés d’ici la fin de l’année. Reportage.
“Votre magasin a été labellisé commerçant responsable” peut-on lire sur une affiche promotionnelle placardée à l’entrée de l’Intermarché avenue Jean Jaurès, à Dijon. Une fois à l’intérieur, dispersées un peu partout dans les rayons du magasin, des affiches promotionnelles rappellent aux clients l’engagement de l’hypermarché sur des sujets comme la sobriété énergétique, l’engagement social, le recyclage, la lutte contre le gaspillage…
Car ce lundi 26 juin, Carole et William Thuel ont officiellement inauguré la labellisation “Commerçant Responsable” de leur supermarché, situé à seulement une centaine de mètres de la fameuse Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin.
Lancé en 2019 par le Collectif Génération Responsable, le label “Commerçant Responsable” reconnaît les engagements RSE des commerces de tout type, qu’ils soient franchisés, indépendants, succursalistes… L’environnement, le social et le local en sont les trois piliers fondamentaux qui y sont valorisés selon le référentiel international Iso 26 000. Sur la base d’une quarantaine d’engagements – parmi lesquels des sujets de gouvernance de la structure, de développement local et de responsabilité environnementale – les commerçants font l’objet d’une note de 1 à 4 et sont évalués par un cabinet d’audit indépendant.
“L’enseigne s’engage d’abord sur ces sujets, puis évangélise ses succursalistes et franchisés pour qu’ils travaillent sur leurs propres champs d’action”
Jocelyne Leporatti, présidente et fondatrice du Collectif Commerçants Responsables
“Chacun de ces commerçants a des engagements différents, le label est un outil qui va leur permettre de cibler ce sur quoi ils doivent travailler”, précise lors de la remise du label la présidente, sur l’aspect “incitatif” du label permettant aux commerçants d’identifier après chaque audit quels sont leurs axes d’amélioration.
Dans le dernier rapport du collectif, certains points à améliorer concernaient par exemple un manque de formalisation et de suivi des actions RSE menées, alors que les points de ventes engagés exprimaient un clair désir d’améliorer leur marque employeur ou leur image auprès des clients. Ou alors un manque d’ancrage dans la vie associative locale, quand le développement de partenariats commerciaux locaux, lui, est très mis en avant.
Carole Thuel, cheffe d’entreprise Intermarché à Dijon
Pour sa toute première évaluation, l’Intermarché Jean Jaurès remporte la note de 3,08 sur 4. « On a traité les 38 items les uns après les autres, il y a vraiment eu cette volonté d’aller au bout des choses”, explique Carole Thuel sur la création d’un groupe de travail dédié il y a deux ans pour attaquer tous les sujets, rassemblé dans un impressionnant classeur aux centaines de pages plastifiées. “Il n’y a pas d’axes sur lesquels on doit travailler plus que d’autres, mais notre objectif dans les prochains mois est d’intégrer les collaborateurs dans les actions de solidarité, comme la course solidaire Odyssea”, ajoute-t-elle.
Savoir-faire 100 % Côte-D’Or
Des façades aux étales du magasin, s’il y a bien un axe sur lequel est particulièrement avancé le supermarché de 3 000 mètres carrés, c’est l’engagement avec les producteurs locaux. “À Dijon Jean Jaurès, on aime le local” annonce une des affiches à l’entrée principale. Et en effet, c’est avec plus d’une centaine de fournisseurs de la région que l’établissement est partenaire. Rayon boucherie, c’est Arnaud Sabatier (de Dijon) qui propose ses produits comme avec récemment le jambon persillé.
L’offre est accessible dès l’entrée, au sein de l’immense espace dédié aux produits frais et fait-maison, selon le cahier des charges du dernier concept Fab Mag, dont le frais et fait-maison concentre près de la moitié de l’offre. Des partenariats avec des producteurs locaux qu’on retrouve partout du rayon frais au rayon fruits et légumes sous la signalétique “Savoir-faire 100 % Côte d’Or”.
Au rayon frais, justement, c’est la performance du magasin en termes de sobriété énergétique qui a été travaillée, avec près de la totalité des meubles froid désormais fermés bien que les têtes de gondoles soient encore ouvertes. De même, le supermarché n’est plus allumé la nuit depuis septembre dernier. Quant aux néons, leur utilisation a été réduite avec seulement un sur deux utilisé.
Objectif 300 commerces
Sur le recyclage, ce sont 158 tonnes de cartons et 8 tonnes de film plastique qui sont récupérés chaque année et le 100 % digital sera bientôt lancé sur les prospectus. D’autres pratiques éco-responsables ont été mises en place comme au rayon découpe où le client est incité à ramener ses propres contenants et les filets en coton biologiques à 0,99 centime la pièce.
Enfin, parmi les actions sociales du magasin, 30 000 euros de denrées alimentaires sont donnés chaque année à des associations et une “Caisse Blabla” a été créée, répondant aux besoins de lien social d’une clientèle âgée. Un dispositif permettant de supprimer les bruits a été lui aussi introduit en caisse pour le confort des personnes malentendantes.
“Le label a nécessité un investissement humain plus important que matériel”, détaille William Thuel sur toute la logistique et la préparation qu’a demandée l’obtention du label.
Particulièrement engagé sur la question du commerce responsable, le Groupement les Mousquetaires compte avec cet hypermarché 100 points de vente labellisés répartis dans 56 Intermarché, 1 Netto, 37 Bricomarché et 1 Brico Cash. Le groupe entend atteindre 300 points de vente labellisés d’ici fin 2023. Le label « Commerçant Responsable » a lui été délivré à plus de 750 magasins et 80 enseignes adhérentes au collectif.