1. Les services à la personne
La silver economy, qui désigne l’ensemble des activités économiques bénéficiant aux seniors, est en pleine croissance. En 2020, le marché des seniors en France représentait 130 milliards d’euros : il pourrait atteindre les 180 milliards en 2030, selon François Bayrou, alors Haut-commissaire au Plan en février 2023, dans un rapport sur le « Vieillissement de la société française ». Le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie créent une forte demande pour les services à la personne âgée, qui plébiscitent les entreprises d’aide et de soins à domicile, de portage de repas ou encore de téléassistance.
« En France, le secteur des services à la personne est vaste et offre de nombreuses possibilités, confirme Frédéric Serrière, consultant spécialisé dans le marché des seniors et la silver economy. Je pense que les services à domicile évoluent constamment pour répondre aux besoins des seniors. Cela inclut des services comme le portage de repas, l’assistance ménagère, ou encore l’aide au jardinage, des tâches qui sont parfois difficiles à réaliser pour des personnes vieillissantes. Ces services permettent de prolonger l’autonomie des personnes à domicile avant qu’elles ne deviennent dépendantes. »
2. Le bien-être et la beauté
En France, le marché du bien-être pèse environ 37,5 milliards d’euros. « Tout ce qui est lié au bien-être est à suivre. C’est un secteur qui a fait face à une période compliquée et qui est en train de rebondir fortement », explique Sylvain Bartolomeu, président de Franchise Management. On observe en effet l’expansion de marques comme Adopt, qui est devenu une référence dans le secteur du parfum à des prix accessibles. « Les enseignes dont le positionnement est plutôt pour les petits budgets, les discounters, sont intéressantes en période de crise. C’est le cas d’Adopt qui s’est très fortement développée. »
Dans le secteur de la beauté, on retrouve des enseignes comme Esthetic center, ou Carlance, qui proposent des prix accessibles. « Sur d’autres types de structures, comme Centrakor (spécialisé dans la décoration, ndlr) ou Stokomani (enseigne de déstockage de produits mode, beauté, décoration, ndlr), sont des marques qui se sont beaucoup développées ces dernières années. Ces positionnements discount sont intéressants à suivre, à mon sens. »
Enfin, il y a de nouveaux concepts en franchise, comme Cryotera (qui a reçu un Award remis par la Fédération européenne de la franchise en tant que « marque émergente »), l’un des leaders du marché sur la cryothérapie. « Il y a également de nouveaux concepts dans le fitness, le pilates et le bien-être, ces secteurs se structurent », souligne notre expert.
3. La restauration
La restauration hors domicile (RHD) en France est un secteur représentant 83,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et 7,4 milliards de repas servis. Selon Sylvain Bartolomeu, le secteur vit un tournant, comme beaucoup d’autres, dans la franchise. « Il y a un effet de concentration avec des rachats de marque et d’enseignes. On voit des franchiseurs avec plusieurs marques, une stratégie initiée par le groupe Bertrand. C’est intéressant pour les candidats car cela leur permet d’entrer dans un écosystème où coexistent plusieurs marques. Cela se fait aussi dans l’esthétique, avec le groupe Novi. »
Une stratégie qui permet aux franchisés du groupe de diversifier leurs activités au sein de la même structure. « Cela permet aussi de faire des économies d’échelles. Ce sont des stratégies intéressantes à suivre. Il y a une logique de pluri-franchise et de multi-franchise. La pluri franchise avec plusieurs franchiseurs peut être contraignante. Ici, tous les services centraux (achats, logistique) peuvent être concentrés. »
La restauration rapide est également un secteur porteur, qui prend toujours plus de parts de marché à la restauration traditionnelle. Elle a enregistré une hausse de 30 % de son chiffre d’affaires en l’espace de quatre ans, selon Food Service Vision. D’après l’entreprise de consulting, cette croissance est due à l’augmentation du ticket moyen et à une demande croissante pour des repas rapides et abordables.
4. Les concepts festifs
Après une période tourmentée par la pandémie, l’univers de la fête et de l’évènementiel se développe à nouveau, sous un nouvel angle. « Il y a une vraie tendance sur tout ce qui est lié à la fête et l’after-work, explique le président de Franchise Management. On le voit avec des concepts comme Ninkasi ou les Sardines ». Ninkasi, c’est en effet 25 restaurants qui se démarquent par leur ambiance festive, qui organisent des concerts et des évènements. Les Sardines, un concept de bar à vin festif dans une ambiance de ginguette, compte quant à lui trois franchises. « L’idée est de proposer des alternatives aux boîtes de nuits, précise-t-il. Il y a un retour à la fête autour d’une bonne boisson et d’une offre de restauration. L’objectif, c’est de passer un bon moment. »
5. Les franchises qui demandent peu d’investissements
Finalement, dans tous les secteurs d’activité, les franchises qui permettent d’accéder à l’entrepreneuriat à moindres coûts sont plébiscitées par les candidats : « Dans de nombreux secteurs d’activité, il y a la dimension service, avec des franchises avec un apport léger. Il faut noter qu’il y a une tendance au rajeunissement des candidats sur la franchise. L’intérêt pour l’entrepreneuriat vient de plus en plus tôt, donc les franchises qui nécessitent moins d’apport, sans agence ou sans local, sont intéressantes. »
« On voit des petites marques comme Repar’stores, qui s’est très fortement développé, ou La compagnie des déboucheurs, qui a passé la centaine d’unités, illustre-t-il. C’est un modèle qui est très intéressant, à moindre risque, plus ciblé, et avec moins de contrainte RH, si ce n’est pas du tout. Ce sont des enseignes qui ont un fort potentiel pour les candidats plus jeunes, et c’est un vrai changement dans le secteur de la franchise. »
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Quelles questions poser à son futur franchiseur ?
En 2025, les enseignes qui auront des structures fortes ou une accessibilité financière seront sans doute les plus prometteuses pour les candidats à la franchise, qui sont de plus en plus jeunes. « Les marques qui ont une forte identité marketing ou qui sont adossées à un influenceur, seront-elles aussi porteuses », complète Sylvain Bartolomeu. Alors que la France est menacée par la récession, d’après une intervention du président du Medef Patrick Martin le 22 octobre dernier, les investissements seront soigneusement mesurés : « Je crois que ce n’est pas la période de la rentabilité. Mais je pense qu’il faut toujours entreprendre dans les périodes les moins faciles, pour aller deux fois plus vite après, quand le vent redevient favorable. »