D’après cette enquête menée auprès de plus de 1 500 dirigeants, 90 % des décideurs se disent en bonne forme physique (+7 points par rapport à 2023), tandis qu’ils sont seulement 76 % à s’estimer en bonne santé psychologique. On remarque en effet une fragilité psychologique plus important chez les chefs d’entreprise depuis la pandémie du Covid.
Une meilleure forme physique…
En effet, en 2019, les dirigeants se disaient à 79 % en bonne forme physique et à 86 % en bonne forme psychologique. Une inversion des tendances s’est créée et, depuis la pandémie, les indicateurs sur leur état de santé psychologique n’ont jamais retrouvé les seuils d’avant crise, alors que leur santé physique s’accroît d’années en années.
Les priorités auraient-elles changé ? Ce qui est certain, c’est que les décideurs accordent plus d’importance qu’avant à leur entretien physique, en passant notamment par la pratique sportive. Ils sont 54 % à indiquer avoir repris une activité physique régulière pour prévenir la maladie, qui arrive désormais en tête des bonnes pratiques, devant une alimentation plus saine (48 %). Ils sont même 74 % chez les18/24 ans et 65 % chez les plus de 65 ans à pratiquer une activité sportive.
… mais une santé mentale plus fragile
Si les jeunes sont effectivement les plus sportifs (96 % d’entre eux se disent d’ailleurs en bonne santé physique), ce sont aussi eux qui sont le plus sujets à une fragilité psychologique. Les 18/24 ans sont 30 % à évoquer une forme psychologique passable ou mauvaise, contre une moyenne de 24 % pour l’ensemble des dirigeants. Pour Élise Tissier, Directrice du Lab de Bpifrance, c’est un des « signaux faibles qui sont à suivre dans le temps ».
Du reste, le niveau de moral des dirigeants reste stable d’une année sur l’autre (76 %), excepté pour les entrepreneurs dans certains secteurs spécifiques, comme le transport, l’agriculture et la construction.
Des secteurs d’activité plus difficiles que d’autres
La moyenne des dirigeants affirmant avoir une santé mentale passable ou mauvaise étant de 24 %, les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans le secteur des transports, ils sont 39 %, contre 38 % dans l’agriculture et 29 % dans la construction. A l’inverse, les dirigeants de l’industrie affichent un bon moral avec seulement 16 % indiquant une santé mentale passable ou mauvaise.
Ce décalage peut s’expliquer par les tensions observées dans ces secteurs où les défaillances d’entreprises ont bondi en 2023 selon le bilan annuel d’Altares sur les Défaillances d’entreprises (+ 40,7 % pour la construction, + 30,7 % dans les transports et + 7 % pour l’agriculture).
En parallèle, les chiffres de renoncement aux soins ne faiblissent pas. 32 % des sondés confient avoir renoncé à aller voir un médecin dans les 12 derniers mois, dont 15 % à plusieurs reprises. Des indicateurs stables par rapport à l’an passé. Les dirigeants évoquent à 60 % un manque de temps et la nécessité de privilégier leur activité. 10 % des décideurs admettent ne jamais consulter de médecin. Un taux qui augmente dans les secteurs en difficulté sur le plan économique. Ils sont 15 % dans la construction et 22 % dans les transports.
Un équilibre en vie professionnelle et vie personnelle difficile à trouver
37 % des dirigeants rencontrent encore des difficultés à concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle, selon l’étude. Un taux qui reste stable depuis cinq ans. « Ces taux ne doivent pas faire oublier les réalités du quotidien de nos dirigeants : maintenir l’équilibre vie pro/perso reste un vrai défi et il leur est encore souvent difficile d’instaurer un suivi régulier chez leur médecin », commente Sylvie Bonello, Déléguée générale de la Fondation MMA Entrepreneurs du Futur.