Comment est née votre entreprise Notes de Styles ? Pourquoi vous lancer dans cette aventure ?
Jérémy Hérard : Je viens d’un milieu très modeste, j’ai toujours voulu être à mon compte. J’ai été mandaté sur la construction de l’hôpital de Vesoul en 2009, l’année de la création du statut d’auto-entrepreneur, et je me suis dit « pourquoi pas me lancer ! ». Quand j’ai créé Notes de Styles, c’était avec l’idée de tordre le cou aux idées reçues sur les rénovations, en garantissant dans le contrat les délais des travaux et les prix.
Quels ont été les moments clés du développement de l’enseigne ?
J.H : La franchise, c’est un projet que j’ai mûri pendant un moment. J’ai rédigé un cahier des charges qui fait 1 000 pages. En termes de franchise, il n’y avait pas de concurrent direct à ce moment-là, et, même aujourd’hui, ce n’est pas très développé. Au total, nous avons ouvert 22 agences en 10 ans. On est sur un rythme très maîtrisé. En parallèle, j’ai fait créer un logiciel qui s’appelle Vitruve qui a évolué au fil des années.
Quels défis avez-vous rencontrés en développant votre réseau ?
J.H : L’un des plus grands défis a été le recrutement. Pour être architecte d’intérieur, il faut des personnes diplômées dans ce domaine. Il y a 20 écoles d’architectes reconnues en France, peut-être 40 au total, donc cela réduit le vivier. Et puis, beaucoup de ces gens-là ne vont pas s’intéresser à la franchise. C’est souvent à nous d’aller les chercher, et le meilleur partenariat qu’on ait pour les trouver, c’est avec France Travail.
Quelle est votre approche pour rester innovant dans votre domaine ?
J.H : Notre logiciel Vitruve permet de dématérialiser 100 % de nos chantiers. Les clients peuvent suivre les avancées en temps réel sur notre application, retrouver tous les devis et factures, il y a un compteur financier s’ils venaient à ajouter des prestations supplémentaires, etc. Ils ont un contact permanant avec nous sur cette application. Ils peuvent tout gérer depuis ce logiciel. Les entreprises aussi y ont accès. On a d’ailleurs été primés pour ce logiciel, qui n’a pas d’équivalent à ce jour.
On propose aussi la domatique depuis 15 ans à nos clients. Beaucoup voient cela comme du gadget, alors que cela permet de réduire sa facture énergétique de 15 % sur sa maison et de se faciliter la vie. Un projet sur deux chez nous est livré en domotique, on est très au-dessus de la norme nationale. Et puis, on a aussi des demandes qui n’existaient pas avant et sur lesquelles nos concurrents ne se positionnent pas, comme la construction de bunkers.
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Comment assurez-vous la qualité et la cohérence des services fournis à travers les différentes agences ?
J.H : Il y a des formations de suivi annuel, des salons obligatoires, et un questionnaire client avant et après travaux. On a un taux de satisfaction de 99 %. Puis, on envoie aux agences des newsletters avec une veille juridique, pour vérifier qu’elles soient bien en adéquation avec toutes les normes du bâtiment, puisqu’il faut savoir que nos normes changent deux fois par an.
Quelles sont vos ambitions pour Notes de Styles ?
J.H : Notre objectif, c’est d’arriver à une trentaine d’agences. En termes de développement d’outils, on réfléchit à peut-être intégrer de nouveaux outils d’intelligence artificielle. On ne peut pas aller contre l’évolution, donc il faut l’intégrer. Autant prendre les devants !
Quelles sont les tendances et évolutions que vous voyez émerger ?
J.H : On remarque une évolution sur l’économie d’énergie qui s’accentue, même si actuellement le pouvoir d’achat a pris le pas sur l’écologie. C’est notre rôle de prévenir nos clients que les deux sont totalement compatibles. En général, c’est rentable sur la durée. Au niveau de la décoration, on se rend compte que les gens ont moins envie de consommer, ils favorisent la qualité pour avoir moins besoin de renouveler.
Par ailleurs, nous sommes sur un territoire qui va être frappé par le réchauffement climatique, et c’est notre métier de le prendre en compte. Il y a des choses faciles à mettre en place. Quand on fait une extension, par exemple, on propose à nos clients de faire des structures en câbles tendues avec des plantes éphémères dessus. De cette façon, la chaleur passe moins en été tandis qu’en hiver on emmagasine l’énergie du soleil. Et cela ne coûte pas cher à faire, c’est juste un peu de réflexion
Quels sont les prérequis pour se lancer en franchise ?
J.H : Être diplômé, avoir une forte motivation et un côté familial ! Tout le monde dans notre réseau a le droit à la parole. Ils ont un questionnaire tous les ans pour dire ce qui va ou pas, des séminaires annuels… On aime cette cohésion de groupe, d’où l’objectif d’arriver à une trentaine d’agences, pas plus.
Côté pratique, il faut compter 7 000 euros en droits d’entrée, qui incluent 3 semaines de formations à Strasbourg, un pack marketing très complet, le site Internet, référencement naturel, réseaux sociaux, etc. Au total, on est entre 15 000 et 20 000 euros d’investissement, en comprenant le mobilier ou encore le fonds de roulement.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans le domaine de l’architecture d’intérieur aujourd’hui ?
J.H : Je pense qu’il faut éviter de vivre avec des regrets. On est dans un domaine où la France aide, l’Etat peut se porter garant sur le prêt bancaire. Si vous avez moins de 30 ans, vous avez le droit à des programmes qui accompagnent, comme France Active. En franchise, le risque financier est réduit, tout comme les frais de fonctionnement.