Avant de parler de la structuration de votre récente franchise, racontez-nous comment s’est déroulée l’année 2023.
S. O. D : Nous avons ouvert le site de Rosa Parks (Paris 19ème) en propre, en juin dernier. Il comporte 124 chambres. Nous avons donc 14 sites à date. C’est un très beau projet, mais qui n’est pas aussi grand que d’autres établissements du groupe. Le plus petit site Okko Hotels compte 80 chambres à Nantes, quand le plus grand dispose de 184 chambres, à La Défense. Nous avons aussi lancé l’offre de franchise au mois de novembre 2023 pour commencer à structurer le réseau, conformément à ce que nous avions annoncé l’hiver dernier.
2023 a également été une bonne année pour nous, même s’il y a eu quelques surprises en termes de baisse d’activité sur certains sites du parc Okko Hotels. Nous avons également atteint un CA de 44 millions d’euros fin 2022. Et communiquerons bientôt sur nos résultats de 2023. En revanche, l’été n’a pas été aussi dynamique qu’espéré sur la Côte d’Azur et la Coupe du monde de rugby n’a pas eu les effets escomptés non plus quant à notre volume global de fréquentation. La région parisienne a été assez motrice, en revanche. Et il est toujours difficile de recruter aux postes d’entrée.
Quelles sont vos problématiques de recrutement ?
S. O. D : Ces postes présentent une certaine pénibilité et impliquent de travailler en horaires décalés. Avant la crise du Covid nous avions encore des postulants mais là, ce n’est plus le cas ! La tendance va même au recrutement de profils qui ne sont pas issus du métier ; ce qui prend plus de temps pour les former. Cela nous met au défi, en qualité de franchiseur, de créer des manuels de procédures et des cahiers de charges. Il faut d’ailleurs compter une équipe de 15 personnes à temps plein pour faire tourner un site à l’année, hors gérant du site, outre le fait que l’on fasse appel à des sociétés externes de ménage. L’équipe monte même à 30 à 40 personnes lorsque le site dispose d’un restaurant. C’est le cas pour celui de La Défense, par exemple.
Votre concept surfe sur un concept lifestyle avec l’aperitivo servi tous les jours aux clients. Quelle est votre stratégie sur le long terme pour accroître la fréquentation des sites ?
S. O. D : L’aperitivo existe depuis toujours, comme pour l’offre de snacking disponible 24/24 pour les clients. Ce qui est d’ailleurs compris dans le prix de la chambre. Nous sommes également en train d’équiper tout notre parc hôtels de bars pour animer les espaces de vie (lounge). Et préparons un grand plan de communication pour fêter les 10 ans de la marque. Tous nos établissements ont aussi un espace forme (sport, sauna). Il est accessible aux clients de l’hôtel mais aussi à des entreprises ou des télétravailleurs via des formules coworking, ou pass à l’heure ou à la demi-journée. Okko Hotels accompagne donc toutes ces transformations d’usages de la société. Nous sommes témoins de ce nouveau phénomène qu’est le ‘bleisure’ ; soit le fait d’allier business et plaisir. Et de prolonger son séjour sur place pour retrouver sa famille et/ou s’accorder des temps de loisirs. La frontière est donc parfois gommée entre les moments professionnels et personnels.
Okko Hotels à Nice
1 700 chambres et 14 hôtels, dont 11 filiales. Quels sont vos projets d’ouvertures par le biais de la franchise ?
S. O. D : Le site de Troyes ouvrira en 2025, en complément de la signature de divers contrats de management d’hôtels au sein du groupe. Il y a en effet la possibilité de signer plusieurs typologies de contrats chez nous pour gérer un hôtel. L’objectif à moyen terme consiste à atteindre un parc de 40 hôtels en France. Et d’ouvrir dans les capitales européennes. Sans compter qu’il y a encore de la place pour implanter des hôtels sur le marché parisien. Mes équipes et moi-même cherchons aussi des emplacements à Lille et Lyon, où nous avons déjà plusieurs sites et prospectons aussi sur des villes de taille secondaire. Nos sites de Toulon et Bayonne ont d’ailleurs été les plus résilients pendant la crise sanitaire ! Notre stratégie consiste surtout à ouvrir sur des zones qui présentent à la fois un potentiel business, mais aussi loisirs. Et à ouvrir sur des régions qui attirent, ou recensent déjà de grandes entreprises, pour faire venir la clientèle affaires. Pourquoi pas aussi tenter d’ouvrir à Berlin, à Londres ou à Bruxelles, par exemple, bien que nous n’ayons pas encore défini le type de contrat, propre à ces destinations-là.
Certains hôteliers réhabilitent des sites, d’autres en font construire, ou travaillent sur les deux. Quelle est votre politique en la matière ?
S. O. D : Nous sommes en train de construire le site de Troyes, notamment parce que le groupe a obtenu le soutien de la Banque des Territoires et du fonds d’investissements hôtelier Extendam (pour nos succursales). Mais nous pouvons aussi bien travailler sur des sites existants en passe d’être réhabilités que nous lancer dans le bâtiment neuf. Rénover un hôtel implique d’investir des sommes colossales et ça n’est pas vraiment bénéfique en matière d’empreinte carbone. Nous faisons donc 90 % de constructions, même si j’ai la conviction qu’au sein du groupe, la tendance s’inversera d’ici les prochaines années.
Okko Hotels, quartier Rosa Parks (Paris, 19 ème)
Quelles sont les modalités à prévoir pour ouvrir son propre Okko Hotels en franchise ? D’autant que votre contrat s’étend sur 10 ans…
S. O. D : Il faut compter minimum 12 millions d’euros en région et 40 millions d’euros à Paris pour l’achat du terrain et la construction d’un établissement neuf d’une centaine de chambres. Les droits d’entrée sont aussi fixés à 1 000 euros par chambre. Quant aux redevances, celles-ci sont établies à 4, 5 % du CA HT (dont communication). La durée du contrat, elle, encourt sur 10 ans renouvelables. Nous sommes également entreprise à mission. Un engagement qui représente aussi un certain levier d’attractivité pour la marque employeur. C’est un atout vis-à-vis des territoires qui ont des demandes de plus en plus exigeantes.
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