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Myriam Trabelsi : “La franchise propose des plus petits formats de magasins, qui sont capables de s’adapter aux centres-villes”

Quels sont les grands enjeux pour le commerce d’aujourd’hui ? Quid des tendances pour demain ? Echange avec Myriam Trabelsi, présidente déléguée du Club des Managers du Centre-Ville et membre du comité éditorial du Siec, pour parler des évolutions du commerce. Focus sur les missions et les ambitions de l'association.

Parlez-nous pour commencer des grands axes de travail du CMCV…

Myriam Trabelsi : Le CMCV regroupe 350 managers de centre-ville et de territoires, dont certains bénéficient des programmes ‘Action Cœur de Ville’. Nous sommes un ensemble d’acteurs qui œuvrent pour l’attractivité des villes. Nous avons pour missions, au travers des membres et ambassadeurs locaux, d’accompagner les transformations d’une ville/d’un territoire, en adéquation avec nos élus et la volonté politique du territoire en question. Et de définir les besoins et les attentes des administrés et des différents acteurs économiques qui le composent. Le manager de centre-ville doit donc rester à l’écoute des maires et des habitants afin d’organiser, par la suite, un diagnostic dudit environnement. Et mettre en place un parcours marchand au sein d’une ville, toujours dans l’optique d’avoir une offre commerçante diversifiée, incluant à la fois des enseignes indépendantes et du commerce organisé pour faire venir et revenir du flux passant. Ce qui inclut aussi un travail de promotion du territoire à l’égard des porteurs de projets qui voudraient s’y implanter, mais aussi une recherche d’emplacement propice à une activité commerçante. J’estime d’ailleurs que cela devrait se faire dans toutes les villes. Et c’est aussi ce que je souhaitais valoriser, en prenant la présidence du CMCV !

Quel est l’accompagnement proposé aux franchiseurs et/ou futurs franchisés ?

Myriam Trabelsi : Les candidatures peuvent être directement adressées au maire (que l’on étudiera ensuite), ou bien aboutir par le biais d’une prospection du manager de centre-ville. Il peut donc lui-même aller chercher ce porteur de projet. À condition que son dossier corresponde aux attentes dudit quartier/ centre-ville ! Le manager peut aussi aller au-delà de la ville qui lui est attitrée (inter-communes, par exemple), en se servant du bouche à oreille et/ ou en mettant à profit les liens noués avec d’autres acteurs économiques, comme les partenaires du Club des Managers, mais aussi des réseaux spécifiques (type franchise). Car nous étudions aussi bien les problématiques du commerce sédentaire, que non sédentaire, ainsi que celles des commerces éphémères : pop up stores, marchés forains, etc.

On observe d’ailleurs une véritable émergence de ce type de points de vente. D’autant plus face à un tel contexte économique. Cela permet, contexte de crise ou pas (et hausse de l’ILC), d’inciter des porteurs de projet qui débutent, et qui n’ont pas forcément les moyens de s’offrir un magasin de destination, de tenter quand même l’aventure. Et puis, le Club des Managers travaille aussi de concert avec des cabinets experts et des foncières, notamment sur la question de la modernisation des centres commerciaux qui mutent en lieux de vie

Quel est votre panorama sur les baux éphémères ou ‘boutiques à l’essai’, justement ?  

Myriam Trabelsi : C’est la tendance actuelle ! Cela peut se faire soit en partenariat avec des bailleurs (villes), soit avec des villes qui appliquent alors un droit de préemption pour leur permettre de se lancer plus vite et à moindres frais. Autour d’un loyer moins cher qu’au prix du marché, par exemple. Résultat, on teste l’activité avant de s’engager définitivement, tout en se faisant connaître des locaux ! Ce qui demande une vraie logistique au manager de centre-ville en amont. Car il devra peut-être mettre en place un calendrier de roulements pour mettre tous ces entrepreneurs sur le devant de la scène à travers ces locaux.

Comment les managers du Club gardent-ils contact aux quatre coins de la France ? Y a t-il des actions mutualisées ou pouvant être dupliquées d’un territoire à l’autre ? 

Myriam Trabelsi : L’Île-de-France n’aura évidemment pas les mêmes besoins que la région Jura. Néanmoins, tous les partages d’expérience sont les bienvenus entre managers et manageuses du club. Certains projets peuvent en inspirer des similaires d’une ville à l’autre. Le Club est également représenté par 12 délégués régionaux qui accompagnent eux-mêmes les managers de leurs régions. Nous avons aussi créé un groupe WhatsApp par région, en complément d’un groupe national d’échanges pour tous afin que chacun puisse être mis au courant des divers projets en cours et se concerter.

Nous travaillons également sur le lancement imminent d’un nouveau dispositif dédié aux adhérents, qui leur permettra, d’ici peu, d’avoir accès à une base de données regroupant une multitude de situations types auxquelles ils ont été confrontés sur leurs propres secteurs, pour guider les autres dans leurs démarches. Une activité nouvelle, un secteur de niche difficile à développer ou à implanter, une question liée au plan d’urbanisme, chacun pourra donc s’appuyer sur le vécu de l’autre via cette plateforme pour gagner du temps dans ses missions ! Et accompagner de la façon la plus affutée possible, les porteurs de projet, tout en étant force de proposition auprès des élus. L’organisation du club permet aussi à chacun de faire de la veille accrue sur les secteurs porteurs. Et à l’inverse, d’identifier ceux qui déclinent pour en rapporter aux élus au commerce.

Vous évoquiez l’importance du bouche-à-oreille et de la mise en relation. Quels autres services les membres du Club apportent-ils aux futurs franchisés ? 

Myriam Trabelsi : Le manager a le pouvoir de mettre en relation des franchisés et/ ou commerçants d’une même ville. Etant moi-même responsable de 14 communes, j’ai la possibilité, si je vois une franchise qui se développe, d’aller voir d’autres villes pour adresser un franchiseur ou l’un de ses franchisés au manager d’un département voisin au mien. Tant pour trouver un local que pour l’aiguiller dans ses recherches, ou son aménagement, par exemple. Nous pouvons aussi l’adresser au service urbanisme ou voirie, sinon à la FFF, qui est aussi notre partenaire.

Vous oeuvrez pour redonner de l’attractivité aux territoires. Mais comment résoudre la problématique parallèle de l’abandon des commerces de périphérie ? 

Myriam Trabelsi : Nombre d’enseignes nationales s’orientent aujourd’hui vers la franchise. On a donc beaucoup moins d’enseignes qui appliquent une politique succursaliste pour mailler la France qu’auparavant. Parce que la franchise propose des plus petits formats de magasins qui sont capables de s’adapter aux centres-villes et avec de plus en plus d’offres de proximité. Problème, le pouvoir d’achat varie d’une ville à l’autre, renforçant ainsi la crainte du phénomène d’évasion commerciale.

C’est la raison pour laquelle les managers doivent écouter les revendications des habitants pour implanter des commerces en adéquation avec leur environnement et leurs attentes. C’est tout le travail qu’a fait Monop’ en incluant un coin presse dans l’un de ses magasins, quand un buraliste du coin n’avait plus d’offre presse, par exemple. C’est toute une réflexion que le Club des Managers doit aussi mener avec les villes qui n’ont pas (ou plus) d’enseignes nationales servant de locomotive au flux piéton… D’où l’importance de proposer un mix de commerces nationaux et indépendants aux habitants. Et d’où l’importance, aussi, pour le manager de réussir à fédérer des acteurs économiques et locaux et des CCI pour aboutir à des conventions ou partenariats inter-villes ou inter-communes. Mais aussi de solliciter des acteurs à l’international, par exemple. Tout cela, en complément d’un travail d’animation local : organisation de foires, marchés de Noël, braderies, etc. Et bientôt, l’organisation autour des JO de 2024, dont nous partageons les offres du Comité d’organisation à nos réseaux et partenaires ! 

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